Isaïe 44, 1-8+21-23/Luc 1, 67-79

le benedictus

Origène

Homélies sur saint Luc, homélie X, SC 87, p. 181s

       Remplie de l’Esprit-Saint, Zacharie fait deux prophéties assez générales, l’une sur le Christ, l’autre sur Jean-Baptiste. Cela ressort nettement de ses paroles, car il parle d’abord du Sauveur comme d’une personne déjà présente, vivant dans le monde, et ensuite de Jean. Rempli du Saint-Esprit, il prophétisa : Béni soit le Seigneur, Dieu d’Israël, parce qu’il a fait visite et accordé délivrance à son peuple. Parce que Dieu visitait son peuple pour le racheter, Marie resta avec Elisabeth trois mois après l’Annonciation de l’ange afin que, par une puissance ineffable, le Sauveur présent préparât non seulement Jean, mais encore Zacharie. De fait, de dernier, lui aussi, progressait peu à peu, durant ces trois mois, sous l’influence de l’Esprit-Saint ; sans le savoir, il était formé par Dieu, et il fit cette prophétie concernant le Christ : Qui a accordé la délivrance à son peuple, et nous a suscité le sommet du salut dans la maison de David, parce que, de la race de David selon la chair, est né le Christ.

       En vérité, ce fut vraiment le sommet du salut dans la maison de David puisque la prophétie fait écho à ce texte : La vigne était plantée sur un sommet. Sur quel sommet ? Sur le Christ Jésus, sur celui dont il est écrit maintenant : Il a suscité le sommet du salut dans la maison de David, son serviteur, comme il l’avait dit par la bouche de ses saints prophètes.

       Pour faire miséricorde à nos pères. Je pense qu’à la venue du Seigneur Sauveur, Abraham, Isaac et Jacob ont profité de la miséricorde de Dieu. On ne peut pas croire que ces hommes, qui ont prévu ce jour et s’en sont réjouis, n’aient rien gagné à la venue du Seigneur le jour de sa naissance virginale. Que dire encore au sujet des patriarches ? Docile à l’autorité de l’Ecriture, j’aurai l’audace de monter encore plus haut, et je dirai que la présence du Seigneur Jésus et son Incarnation ont profité, non seulement à la terre, mais au ciel. Ainsi parle saint Paul : Par le sang de la Croix, faisant la âix sur la terre et dans les cieux. Si donc la présence du Seigneur a été utile à la terre et au ciel, pourquoi avoir peur de dire que sa venue a été utile aussi aux patriarches, afin que fût accomplie la parole : Pour faire miséricorde à nos pères et se souvenir de son alliance sainte, de nous accorder d’être sans crainte délivrée de nos ennemis.