Isaïe 11, 1-10

Sur lui repose l’ESprit de Dieu

Pape François

Selon Isaïe, p. 103s

       Pour rencontrer le Seigneur qui vient et viendra, il faut avoir de grands cœurs, mais des attitudes de petits, en allant de l’avant avec la joie des humbles qui sont conscients d’être sans cesse sous le regard du Seigneur. C’est le style de vie qui est demandé à chaque chrétien. Arrêtons-nous un instant devant l’image évangélique de Jésus lorsqu’il exulta de joie dans la louange au Père. Quelle est la raison de la joie de Jésus ? Parce que le Seigneur révèle aux petits les mystères du salut, le mystère de lui-même. En effet, le Seigneur préfère les petits, parce que les petits savent comprendre quel est ce mystère. C’est ce que confirme également la lecture d’Isaïe que nous avons entendu il y a un instant. On lit ainsi qu’un bourgeon naîtra du trône de Jessé, un petit bourgeon, une toute petite chose.

       A Noël, nous voyons cette petitesse, cette petite chose : un enfant, une étable, une maman, un papa… Voilà l’importance d’avoir de grands cœurs, mais des attitudes de petits. Ainsi, sur ce bourgeon se posera l’Esprit du Seigneur, l’Esprit-Saint. Et ce bourgeon aura cette vertu qui est propre aux petits, c’est-à-dire la crainte du Seigneur : il marchera dans la crainte du Seigneur. Mais attention : crainte du Seigneur ne signifie pas peur. Cela signifie, en revanche, apporter dans sa propre vie le commandement que Dieu a donné à notre Père Abraham : Marche dans ma présence et sois irrépréhensible. Et tout  cela signifie : humilité. La crainte du Seigneur est l’humilité. Voilà pourquoi seuls les petits sont capables de comprendre pleinement le sens de l’humilité, le sens de la crainte du Seigneur, parce qu’ils marchent devant le Seigneur, toujours : ceux-ci, en effet, se sentent regardés par le Seigneur, protégés par le Seigneur ; ils sentent que le Seigneur est avec eux, qu’il leur donne la force d’aller de l’avant.

       Les petits comprennent qu’ils sont un petit bourgeon sur un très grand tronc, un bourgeon sur lequel vient l’Esprit-Saint. Ils incarnent ainsi l’humilité chrétienne qui les conduit à reconnaître : Tu es Dieu, je suis une personne, je vais de l’avant ainsi, avec les petites choses de la vie, mais en marchant en ta présence et en cherchant à être irrépréhensible. C’est là que se trouve la force. Un exemple clair, a-t-il ajouté, pour se présenter à nous, si nous pensons à Nazareth : Dieu, pour envoyer son Fils, regarde une jeune fille humble, très humble, qui immédiatement après part en voyage pour aider une cousine qui en avait besoin, et ne dit rien de ce qui lui est arrivé. L’humilité est ainsi : C’est marcher en présence du Seigneur, heureux, joyeux, parce que c’est là la joie des humbles : être regardés par le Seigneur. C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir beaucoup d’humilité, et de se rappeler toujours que l’humilité est un don, un don de l’Esprit-Saint.