Romains 10, 1-21

L’entrée au séminaire

Teresio Bosco

Don Bosco, p. 88s

       Le 30 octobre 1835, Jean, le futur Don Bosco, doit se trouver au séminaire ; il a tout juste vingt ans, et avait reçu la soutane quelques mois auparavant. La veille au soir, dans la maison familiale, il arrange dans une petite valise le modeste trousseau que sa mère lui a préparé : Ma mère, écrit-il, avait les yeux fixés sur moi comme si elle avait voulu me dire quelque chose. Soudain, elle m’appelle et me dit : Jean, tu as revêtu le vêtement du prêtre. J’éprouve toute la joie qu’une mère peut éprouver. Cependant, rappelle-toi que ce n’est pas l’habit qui te rend honorable, mais la vertu. Si un jour tu avais des doutes sur ta vocation, pour l’amour de Dieu, ne déshonore pas cet habit : dépose-le tout de suite. Je préfère que mon fils soit un paysan pauvre, plutôt qu’un prêtre négligent à l’égard de ses devoirs. Quand tu es né, je t’ai consacré à la Vierge Marie. Quand tu as commencé tes études, je t’ai recommandé de bien aimer cette Mère qui est la nôtre. Maintenant, Jean, je te recommande de lui appartenir totalement.

       Quand elle eut achevé ces paroles, ma mère était émue. Je pleurais. Je lui répondis : Mère, je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je n’oublierai jamais ce que vous venez de me dire.

       De bonne heure, le lendemain matin, je me rendis à Chieri, et le soir de ce même jour, j’entrai au séminaire.

       En haut d’un mur blanc, un cadran solaire lui adressa le premier le salut du séminaire. Sous le cadran, on lisait, écrit en latin : Pour les affligés, les heures n’avancent pas ; elles passent vite pour ceux qui sont heureux. C’était un bon conseil pour un jeune homme qui allait passer six années successives entre ces murs.

       A la chapelle, les abbés étant parfaitement alignés sur les bancs, l’orgue attaqua les notes majestueuses du Veni Creator. L’année commença par trois jours de silence rigoureux, consacrés aux exercices spirituels.