1 Corinthiens 11, 2-16

La triple tête de l’édifice

Père Edgar Haulotte

Symbolique du vêtement selon la Bible, p. 244s

       Dans l’assemblée liturgique, les grandes lignes de force de la création sont présentes : la différenciation du couple humain en homme et en femme de l’édifice homme et femme y a son rôle, en dessous de celle du Christ et de Dieu. Elle est orientée vers le haut. Pour que le couple s’élève ainsi de façon dynamique, chacun de ses membres doit prendre conscience de l’autorité qui lui est propre, selon l’économie de l’édifice, et l’exercer comme le Christ exerce la sienne propre sous l’autorité suprême de Dieu. Il s’agit de la création visible, où le couple humain joue un rôle essentiel : celle où il est appelé à ordonner l’univers en fonction de l’Incarnation et de la Rédemption, l’homme constituant ses grands rouages et la femme y intervenant de façon indispensable pour le personnaliser, celle où le Christ ressuscité déploie son double office, tandis que Dieu préside à l’ensemble de l’économie. De haut en bas, chaque membre de l’édifice est la tête du suivant, mais l’on doit ajouter que chacun est la gloire et le resplendissement du précédent : l’homme est la gloire de Dieu, la femme est la gloire de l’homme.

       On peut exprimer la même chose du point de vue de la dépendance des uns par rapport aux autres. Selon cette ordonnance religieuse de la création, l’homme dépend d’une tête, le Christ ; la femme dépend à son tour d’une tête de même genre, l’homme ; dans la même ligne, le Christ lui aussi est soumis à une autorité, celle de Dieu. Si bien que Dieu est la tête qui préside à l’ordonnance du monde dans le Christ, et, à la fin, quand toutes choses lui auront été soumises, le Fils se soumettra lui-même à Celui qui lui a tout soumis, afin que Dieu soit tout en tous. Nul autre que Dieu ne tient donc son autorité de lui-même, et il n’y a donc nulle servitude à se soumettre à l’autorité d’une tête, qui la doit à Dieu, sommet de l’ordonnance de qui tout vient. C’est au contraire le seul moyen de rendre honneur à Dieu, et par là d’atteindre à l’honneur de se tenir en présence de son Seigneur. Le chrétien participe ainsi effectivement à l’attitude de serviteur de Dieu qu’a élue le Christ pour remplir son office de Messie, chargé de coordonner la création.