Osée 9, 1-14

Laissez prier le ChristPaul VI

Saint Cyprien

Père Maurice Jourjon, Commentaire du Notre Père, p. 101s

 

        Les préceptes de l’Evangile ne sont pas autre chose que l’enseignement venu de Dieu. Ils sont la fondation sur laquelle s’édifie notre espérance. Ils sont un mur de soutien pour la foi. Ils nourrissent le cœur. Ils nous conduisent sur la route du salut qu’ils nous font obtenir. En façonnant l’âme des croyants à la docilité, ils les mènent au Royaume des cieux.

        Dieu a voulu qu’on écoute ses paroles dites par ses serviteurs les prophètes : mais combien plus important l’enseignement de son Fils, attestant de la voix de Dieu la Parole divine déjà présente dans ses prophètes. Ce n’est plus l’ordre de préparer la route à Celui qui vient, c’est Dieu lui-même venant nous indiquer la route et nous l’ouvrir. Et nous voilà, jadis aveugles, à la dérive dans les ténèbres de la mort, éclairés désormais par la grâce et tenant la bonne route sous la direction du Seigneur.

        Or, parmi les divins préceptes qui conduisent son peuple au salut, il a donné lui-même celui de la prière, et, nous ordonnant de prier, il nous apprend à le faire. Celui qui nous a fait vivre nous enseigne à prier par cette bonté même qui nous a donné et conféré les autres biens. Ainsi, lorsque nous disons au Père la prière que son Fils nous a apprise, sommes-nous plus facilement entendus.

        Il avait annoncé qu’une heure viendrait où les vrais adorateurs adoreraient le Père en esprit et vérité, et il a tenu sa promesse. De même que nous avons reçu de sa présence sanctifiante la vérité spirituelle, de même avons-nous appris de son enseignement à adorer en esprit et vérité. Peut-il, en effet, exister prière plus spirituelle que celle donnée par le Christ alors que ce même Christ nous a envoyé le Saint-Esprit ?

        Prions donc, frères, comme Dieu notre maître nous l’a appris. C’est une manière affectueuse et familière que de prier Dieu de sa propre prière, d’accéder à son oreille par la prière du Christ. Que le Père reconnaisse les paroles de son Fils quand nous faisons notre prière. Que celui qui habite dans ton cœur soit aussi sur tes lèvres. Et puisque nous avons Jésus comme avocat auprès du Père, lorsque, pécheurs, nous supplions pour nos péchés, faisons-le avec les mots de notre avocat. Car, puisqu’il déclare que tout ce que nous demanderons en son nom au Père nous sera accordé, combien demanderons-nous plus efficacement encore ce que nous demandons au nom du Christ si nous le demandons par la prière du Christ.