Genèse 24, 33-41+49-67

Les saints modèles de Don Bosco

Père Francis Desramaut

Histoire des saints et de la sainteté chrétienne, tome 10, p. 59s

        Quand il racontait sa propre vie, don Bosco montrait que, dès sa jeunesse, il avait visé pour soi à une vraie sainteté. Les modèles qu’il se donnait permettent de commencer à la caractériser. C’était Louis de Gonzague, Philippe Néri et François de Sales.

        N’insistons pas sur Louis de Gonzague, modèle que notre éducateur offrait aux jeunes très volontiers.

        Le saint de l’Oratoire romain, Philippe Néri, lui convenait par son zèle et son humour. Quand, en 1968, il eut à prononcer le panégyrique de ce saint devant un auditoire d’ecclésiastiques, il projeta certainement, dans son portrait de l’apôtre de Rome au XVI° siècle, les sentiments qu’il avait lui-même nourris à son arrivée à Turin vingt-cinq ans plutôt.

        De saint François de Sales, son compatriote au titre de la Savoie, il fit le patron principal de son œuvre, parce que, disait-il, son ministère auprès des garçons turbulents exigeait de lui et de ses collaborateurs un grand calme et de la douceur, et qu’il entendait l’imiter dans son extraordinaire mansuétude, et son zèle pour les âmes. Il y ajoutait une raison supplémentaire qui nous rappelle que cet homme très bon était aussi un combattant.

        Il voulait imiter François de Sales dans sa lutte contre l’erreur religieuse, le protestantisme en particulier, qui, en 1845, commençait à s’immiscer dans les villes et les campagnes piémontaises. François et Jean  Bosco étaient l’un et l’autre très humains. Don Bosco se démarquait d’un jansénisme attristant et rigoureux, qui, au moins jusqu’en 1850, l’emportait dans les mentalités autour de lui. Selon la formule de l’un de ses plus fins admirateurs, il fut un saint de bonne humeur, nullement attiré par les thèses de l’Abbé Saint-Cyran. Il sympathisait infiniment plus avec le saint par excellence de sa patrie italienne, l’Ombrien François d’Assise. IL eut en effet, dans sa jeunesse, des velléités de devenir frère mineur…

Telles étaient quelques-unes des vertus que les contemporains d’abord, la postérité ensuite, purent admirer en Jean Bosco lui-même.