Romains 11, 25-36
Le salut d’Israël
Marie-Hélène Robert
Israël dans la mission chrétienne, p. 84s
Paul dévoile maintenant le plan de salut : Une partie d’Israël s’est endurcie jusqu’à ce que soit entrée la plénitude des nations, ainsi tout Israël sera sauvé.
Où les nations sont-elles supposées entrer ? Dans Israël, mais quel Israël ? L’Eglise, le Royaume de Dieu, la plénitude, la foi, le salut ?
Quand ? Dès ici-bas, maintenant et dans l’histoire. Et alors comment ? Par la grâce, la prédication des apôtres et la conversion des nations en sens collectif, le baptême des gentils au sens individuel ? Ou dans un sens indéterminé, eschatologique ?
L’expression plénitude des nations ou plérôme des gentils ne désigne pas l’ensemble des gentils pris comme individus, ni même l’ensemble des nations au sens politique, mais la réalisation du dessein de Dieu en plénitude. De même tout Israël fait référence à l’accomplissement de la promesse par la fidélité de Dieu à son alliance. Cet accomplissement concerne tous les Israélites, l’élection étant de l’ordre de la responsabilité collective et personnelle du peuple élu, et elle concerne toute l’humanité, puisque l’élection n’a de sens que référée à l’humanité.
La question portant sur l’identité d’Israël se redouble : puisque les Juifs endurcis ne sont pas définitivement condamnés dans ce verset, au contraire, puisqu’ils sont appelés à être tous sauvés, Israël ne désigne, pour Paul, que des Juifs. Il semble alors que, pour Paul, l’Israël de Dieu ne peut être identifié à la communauté chrétienne.
En somme, le Juif, pour Paul, continue de jouir des privilèges d’Israël. Ici, Paul s’adresse aux Gentils de la communauté, il rend compte positivement du faible nombre de disciples d’origine juive pour inciter les Gentils convertis à ne pas déconsidérer l’ensemble des Juifs. L’endurcissement d’Israël est limité dans le temps, jusqu’à ce que, et dans le nombre, une partie. Tout Israël est appelé au salut. C’est le point précis qui permet la mission auprès d’eux.