Marc 1, 14-20

« Comme il passait sur le bord de la mer de Galilée »

Claire Patier

Avec saint Marc, p. 87s

 

          Ce n’est pas un hasard si Jésus vient chercher ses premiers disciples au bord de la mer, et même jusque dans la mer puisqu’ils étaient pêcheurs. La mer, dans la Bible, représente le monde où se meuvent les forces mauvaises du mal, c’est pourquoi Job, dans son  malheur, s’écriait : Suis-je la mer, moi, ou le monstre marin pour que tu postes une garde contre moi ? Autrement dit, la mer symbolise l’ennemi de Dieu. On peut dire que, depuis le péché, les hommes vivent d’une certaine manière dans la mer ; comme il est encore dit dans le prophète Isaïe : Les  méchants sont comme la mer agitée qui  ne peut se calmer, dont les eaux soulèvent la boue et la fange. Saint Jacques écrit : Celui qui hésite dans sa foi ressemble au flot de la mer que le vent soulève et agite. Qu’il ne s’imagine pas, cet homme-là, recevoir quoi que ce soit. C’est donc à partir de là que Jésus va appeler ses disciples. Il les tire de l’univers de la mort pour, peu à peu, les conduire sur la montagne, le lieu des rendez-vous avec Dieu.

          Le regard de Jésus se pose sur deux pécheurs du Lac de Tibériade, un peu comme le regard de Dieu s’était posé sur la création nouvellement sortie de ses mains : Dieu vit que cela était bon. Passant au bord de la mer de Galilée, Jésus a vu Simon et André, le frère de Simon. Jésus voit en premier lieu un  homme, un homme écoutant : Simon en hébreu signifie celui qui écoute, de la même racine que le verbe écouter.

          C’est la condition pour entendre la Parole, pour entendre une vocation : simplement avoir des oreilles et les utiliser. Certes celui qui deviendra plus tard Pierre, n’était pas parfait, mais il savait écouter et, pour commencer, ce n’est pas autre chose que demande le Seigneur.

          Le second se nomme André, un nom grec qui signifie viril, et qui, en hébreu, voudrait aussi dire celui qui a de la mémoire, de la même racine que faire mémoire. Aussi comprend-on tout de suite que pour être disciple, il faut savoir écouter la Parole (Simon), et la garder en mémoire (André).