Romains 9, 1-18
Tite
Père Edouard Cothenet
Les épîtres pastorales, CE 72, p. 89s
On voit par ses lettres que Paul tenait Tite en grande estime, mais, curieusement, les Actes des Apôtres n’en font pas mention. Tite est ujn chrétien, d’origine païenne, Paul a emmené avec lui à Jérusalem, quand le débat sur la circoncision des païens convertis était dans sa phase aiguë. On comprend sans peine que Paul se soit refusé énergiquement à le laisser circoncire. La différence par rapport au cas de Timothée a toujours surpris : on n’oubliera pas que Paul savait se faire juif avec les juifs pour les gagner au Christ. Quand la doctrine n’était pas en cause, Paul manifestait une souplesse que d’aucuns taxeraient vite d’opportunisme.
Tite nous apparaît comme le collaborateur des missions délicates. Au plus fort de la crise corinthienne, c’est lui qui réussit à calmer les esprits et à ramener la communauté à la repentance. Paul lui en sait gré : Dieu, qui console les humbles, nous a consolés par l’arrivée de Tite, non seulement par son arrivée, mais par le réconfort qu’il a reçu de vous. Il reçut la charge délicate d’organiser la collecte à Corinthe. Mieux encore que cette liste de missions, les qualificatifs que Paul décerne à Tite nous montrent l’estime dans laquelle il le tenait : associé et coopérateur, c’est un frère très aimé, un apôtre généreux et désintéressé.
D’après la lettre qui lui est adressée, il doit établir des presbytres dans chaque ville de Crète. C’est la seul indication du Nouveau Testament sur l’évangélisation de cette grande île, si l’on fait abstraction de la présence de Crétois à Jérusalem le jour de Pentecôte. De l’ile de Crète, Tite doit rejoindre Paul à Nicopolis, en Epire, où l’apôtre compte passer l’hiver. Une autre mission le mènera en Dalmatie.
En un mot, Tite, ainsi que Timothée, sont considérés comme les véritables enfants de Paul dans la foi ; ce sont donc les héritiers de l’apôtre, chargés à ce titre de pourvoir à la fidèle conservation de ses enseignements.