1 Corinthiens 6, 12-20

« Glorifiez Dieu par votre corps »

Saint Jean Chrysostome

Homélie 18 sur les deux lettres aux Corinthiens, OC 16, p. 535

           

          Glorifiez et portez Dieu dans votre corps et dans votre esprit. Conseil qui a pour but, non seulement de nous éloigner de toute fornication matérielle, mais de plus de prémunir l’intérieur de l’âme contre toute mauvaise pensée, et de conserver ainsi le don de la grâce. L’expression « dans votre corps » trouve un correctif dans celle –ci : Qui appartiennent à Dieu. L’apôtre aime à nous rappeler que corps, esprit, âme, tout appartient au Seigneur. Toutefois, il est des personnes que par ces mots : Dans votre esprit, entendent les dons surnaturels. La présence de ces dons en nous est une source de gloire pour le Seigneur ; et ces dons, nous les possédons si notre cœur reste pur. Paul prétend que toutes ces choses appartiennent à Dieu, sans doute parce qu’il leur a donné l’existence, mais en outre parce que, ces choses ayant été aliénées, il les a rachetées, il les a payées du sang même de son Fils. Ainsi, par le Christ, ce grand œuvre a été accompli : par lui le ciel nous a été rouvert. Vous êtes les membres du Christ, nous dit-on ; vous êtes le temple de l’Esprit Saint ; ne devenez pas les membres d’une courtisane, car alors ce ne serait pas sur votre corps que tomberait le déshonneur, ce corps n’étant plus à vous, mais au Christ. Cette propriété que le Seigneur revendique, et par laquelle il nous soustrait aux puissances mauvaises, montre bien sa miséricorde. Si le corps ne vous appartient pas, vous n’avez plus le droit de le souiller, puisqu’il est à autrui, puisqu’il est au Seigneur, puisque c’est le temple de l’Esprit-Saint. L’homme qui, pénétrant dans un domaine privé, s’y conduirait d’une manière honteuse, serait grièvement puni ; celui qui transformerait un palais royal en un repaire de voleur, quel supplice n’aurait-il pas à subir ?

          Entretenez-vous de ces pensées, respectez celui qui habite en vous : c’est le Paraclet. Craignez celui qui vous est étroitement et irréparablement uni : c’est le Christ. Ne vous êtes-vous pas fait vous-même membres du Christ ?