Apocalypse 1, 1-20

La venue du Fils de l’homme

Dom Michel Coune

Un royaume de prêtres, AS 20, p. 14s

 

          Après avoir proclamé les titres de Jésus et rendu grâces pour son intervention libératrice en notre faveur, Jésus tourne le regard vers la fin de l’histoire et la parousie du Seigneur. En ce bref oracle, il annonce cette venue imminente, venue affirmée sept fois dans l’Apocalypse et qui constitue le sommet de la Révélation.

          Rien de plus dramatique que cette parousie entrevue dans un éclair. Non seulement le Fils de l’homme est venu sauver le monde par sa vie terrestre et par sa mort, mais il vient avec les nuées. Comme il est venu dans l’abaissement extrême, il vient dans la gloire de Dieu. Cette affirmation n’est ni un simple présent, ni un futur comme dans le symbole des Apôtres : la venue de Jésus a lieu pendant toute l’époque actuelle. De la Résurrection à la Parousie, l’Apocalypse synthétise le long déroulement de l’histoire. L’Eglise sait que son Seigneur est déjà en marche et qu’il arrivera à temps. Cette assurance mystérieuse, sans autre précision de date, lui suffit pour tenir bon dans les positions les plus difficiles.

          Tout œil le verra : ce sera la fin absolue de toutes nos cécités, volontaires ou non. Le regard qui voudrait encore se porter ailleurs ne rencontrera partout que le Seigneur lui-même : Le verront, même ceux qui l’ont transpercé : comme dans son Evangile, Jean fait allusion à l’oracle messianique de Zacharie où, dans un style et une théologie tributaires du Deutéro-Isaïe, le salut, la conversion et la purification du peuple, par la médiation du grand Tué, se trouvent évoqués. Réplique du Serviteur de Dieu, il meurt transpercé et victime innocente, il réalise une purification totale. Le Christ savait pourquoi il gardait dans son corps les cicatrices, écrivait saint Augustin. Tout comme il les montra à saint Thomas qui ne voulait pas croire, à moins de les voir et de les toucher, ainsi également il doit les montrer un jour à ses ennemis et, Vérité souveraine, leur dire pour les convaincre : Voici l’homme que vous avez crucifié. Voyez les blessures que vous lui avez faites. Reconnaissez le Cœur que vous avez transpercé. Car il a été ouvert pour vous et par vous, et cependant vous n’y êtes pas entrés. Et sur Lui se lamenteront tous les clans de la terre : Ce crime de lèse-majesté, la mise en croix, nous l’avons tous commis.