Apocalypse 22, 1-9

Le fleuve de Vie

Père Donatien Mollat

Une lecture pour aujourd’hui : l’Apocalypse, p. 169s

 

          Puis il me montra un fleuve d’eau vive. Ici, Jean s’inspire évidemment du prophète Ezéchiel en montrant, jaillissant du côté droit du temple, un torrent d’eaux vives, vivifiantes. Partout sur son passage, cette eau apporte fécondité. Si Jean s’inspire de cette vision d’Ezéchiel, il veut aussi évoquer la description du jardin primitif dans la Genèse. Il s’agit ici d’une nouvelle création. Au cœur du jardin primitif, jaillissait une source d’où quatre grands fleuves s’en allaient irriguer la terre entière. Dans ce jardin, il y a aussi un arbre, un arbre de vie produisant douze récoltes. C’est encore un rappel d’Ezéchiel fait par Jean, mais celui-ci veut rester fidèle à la tradition du jardin d’Eden. Il s’agit tout simplement du paradis terrestre avec sa source d’eau vive et son arbre de vie. La source d’eau vive est pour les hommes le principe de la vie nouvelle. Cette vie nouvelle est une vie toute consacrée à Dieu. Elle est décrite sous les traits d’une vie liturgique : Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la cité et ses serviteurs lui rendront un culte.

          Le caractère principal de ce culte est la contemplation de Dieu et l’adoration : Ils verront son visage.

          Voir son visage : être face à face  est une autre façon d’exprimer ce que dit Paul, dans la première lettre aux Corinthiens (13,12) : A présent, nous voyons dans un miroir et de façon confuse, mais alors ce sera face à face. Ou bien alors ce qu’écrit Jean : Nous le verrons tel qu’il est. Nous verrons le Christ tel qu’il est et nous lui serons semblables. Cette adoration de Dieu contemplé face à face est un accomplissement et un dépassement de l’Ancien Testament. Moïse avait demandé à Dieu : Montre-moi ta face. Dieu lui avait répondu : Tu ne pourras voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre. Maintenant, les hommes contempleront la face de Dieu et vivront. Ils seront le peuple élu : Son nom sera sur leurs fronts. Et le Seigneur répandra sur eux sa lumière, et ils règneront pour les siècles des siècles. Il n’y aura plus de nuit, nul n‘aura plus besoin de la lumière du flambeau, ni de la lumière du soleil. Tel sera le culte éternel dans la Jérusalem définitive. Et Jean de préciser : De malédiction, il n’y en aura plus.