1 Samuel 17,1-10+23b-26+40-51

David s’offre pour relever le défi de Goliath

Saint Augustin

Sermon 32, OC 16, p. 148s

 

          Goliath était un des Philistins, c’est-à-dire un des étrangers qui faisaient alors la guerre contre les enfants d’Israël. Or, dans ce même temps, le saint roi David, l’auteur de ces psaumes, ou plutôt l’instrument dont l’Esprit Saint s’est servi pour nous les donner, était un enfant tout jeune, encore à peine dans l’adolescence, et qui gardait les brebis de son père. Ses frères, plus âgés, avaient suivi Saül au combat. Les parents de David l’envoyèrent porter à ses frères ce qui leur était nécessaire. Il se trouvait donc au milieu de la guerre et dans l’armée, non comme soldat, mais comme serviteur et frère de ceux qui combattaient. Or, dans l’armée des Philistins se trouvait Goliath, doté d’une taille gigantesque, fortement armé, d’une force à toute épreuve, plein d’arrogance, et, dans son orgueil, il provoquait à un combat singulier le peuple ennemi ; il demandait qu’un homme, choisi par eux, vint se mesurer avec lui, et que le sort de la guerre fut remis entre les mains des deux combattants, avec cette condition expresse, que si l’un d’eux l’emportait sur l’autre, la victoire serait attribuée à l’armée à laquelle il appartenait.

Le roi du peuple juif et des enfants d’Israël était alors Saül. Cette provocation le jetait dans le trouble et l’inquiétude : il cherchait dans toute l’armée un homme semblable à ce géant, mais il n’en trouvait point qui réunit à une taille aussi élevée une aussi grande audace. Pendant qu’il était livré à cette anxiété, le jeune David, sans présumer de ses propres forces, mais confiant dans le nom de son Dieu, osa s’avancer contre ce géant ; on vint l’annoncer au roi, qui vit dans cette résolution, non la présomption téméraire de l’enfance, mais l’assurance que donne la religion : il ne refusa pas et ne chercha point à combattre la résolution de David ; il comprit, en voyant l’intrépidité de cet enfant, qu’il y avait en lui quelque chose de divin, et qu’un âge si tendre ne pouvait concevoir un tel destin sans une inspiration du ciel. Il accepta donc la proposition qui lui était faite, et David marcha contre Goliath.