2 Samuel 18, 6-17+24 – 19, 4

Absalon mis à mort comme une branche arrachée au cœur de son père

Astérius le Sophiste

Commentaire du psaumes 3

 

          Le méchant complot d’Absalon ne parvint pas à sa fin ; et ce fut justice : il ne fallait pas que des parricides puissent s’autoriser de cet attentat. Après avoir été l’exécuteur de la justice divine, il s’était révolté contre David, il fut tué par Joab. Il s’était élevé contre son père,il resta suspendu en haut d’un arbre. Il était retenu par un tronc, lui qui avait combattu ses propres racines. Il était attaché à une branche, lui, rameau arraché au cœur de son père. Il demeura suspendu comme un fruit à un arbre, lui qui avait voulu trancher les jours de l’auteur de sa vie. Or, tandis qu’il était ainsi pendu à la cime de l’arbre, Joab, le chef de l’armée de David, survint ; il planta trois javelots dans le cœur du fils sans cœur, il le frappa à l’endroit même où le révolté avait médité son crime.

          David voulait éviter la mort de son fils. Il désirait l’épargner, car c’était son fils. Mais ceux qui étaient avec lui ne ménagèrent pas la vie d’Absalon, car c’était un rebelle.

          Lorsque David avait été poursuivi par son fils et insulté pour cela même par Shiméi, il avait tout supporté avec patience. Mais quand il se rendit compte qu’il était un sujet de scandale pour un grand nombre, et spécialement pour les partisans d’Absalon ; que ceux-ci s’élevaient contre le roi, comme si la Providence l’avait abandonné, et disaient : « Maintenant David est seul, il est privé de tout secours ; désormais Dieu s’est retiré de lui, comme autrefois il s’est retiré de Saül. Le Seigneur s’est éloigné de Saül pour s’engager aux côtés de David, maintenant il s’éloigne de David pour engager aux côtés d’Absalon. Révoltons-nous, attaquons ! Pour lui, pas de salut auprès de Dieu ! Donc, quand David entendit ces paroles, affecté par ce langage plus que par la rébellion de son fils, il se tourna vers Dieu et lui demanda : Pourquoi sont-ils si nombreux, mes adversaires ? Ils veulent séparer mon âme de toi, mais, fondé sur le roc de la foi, je ne vacille pas. Celui qui est né de moi s’est dressé contre moi, mais toi, Seigneur, tu es pour moi. Mes propres entrailles me font la guerre, mon peuple s’est rangé derrière Absalon, mes soldats eux-mêmes se sont armés contre moi. Mes brebis sont devenus des loups, les agneaux des lions, les tout petits agneaux des chiens enragés, les béliers des taureaux furieux. Mais si je m’en afflige, ce n’est pas pour moi-même : je me lamente de les voir courir à leur perte !