2 Corinthiens 3,7 – 4,6

Le dialogue de Moïse et d’Elie avec Jésus

Elisée l’Arménien, Discours sur la Transfiguration

In Joie de la Transfiguration, Spiritualité Oriental, n° 39, p. 122s

 

          Regarde bien autour de toi, Pierre, avec qui chemines-tu ? Près de qui es-tu assis ? De qui es-tu le compagnon de route, de qui le confident ? N’as-tu pas donné le beau témoignage et confessé le Christ, Fils de Dieu ? Tu confesses Dieu et tu veux le faire habiter sous la tente ! Non seulement le Christ te le refuses, mais même ton camarade Elie. Tu as vu son ascension et la dignité de sa grandeur t’est apparue ? Avec quels matériaux vas-tu construire ces cabanes, dis-le moi ? Sans doute avec du bois et du chaume ! O toi, grand parmi les Douze, aie bonne mémoire ! Elie possède un char de feu, des chevaux enflammés ; le feu et le chaume n’habitent pas ensemble ! Et, même si l’on laisse cela de côté, lui-même est orné de la même majesté de feu ! Et s’il n’en était pas ainsi, comment resterait-on tranquille, tiendrait-on devant la flamme ? Un peu de blancheur t’est apparue aujourd’hui, et tu divagues encore en paroles. L’endroit où Elie habite est plus resplendissant encore que ce qui t’est apparu, et tu invites un tel homme à des tentes ? N’as-tu  donc aucun respect de sa gloire majestueuse ? Tu voudrais de nouveau amener le Seigneur des mondes à l’indigence , et tu penses qu’il pourrait être contenu dans un lieu ! Sache qu’il est le lieu de tous et qu’il supprime l’indigence de tous ; ce n’est pas d’un lieu que ce Glorieux t’est apparu, mais ton lieu est devenu majestueux grâce à lui ! Tu as été saisi quelque peu de frayeur par le vêtement blanc, lorsque tu le voyais brutalement dans la gloire du Père ; tu pensais alors qu’aucun endroit des plus honorables demeures terrestres n’était digne de lui. Mais sache que la voix venue d’en-haut possède un lieu, une gloire et une beauté ineffables ; sois attentif à elle, et suis cette voix passionnément. A présent, les yeux de ton corps sont remplis de lumière,et tu es même entièrement lumineux, à tel point que tu peux à peine le comprendre toi-même. Mais le Seigneur du Royaume n’a pas besoin de tentes. Il convenait qu’il t’enseigne dans la nuée celui qui, pour son peuple, a dressé dans le désert des tentes en multitude innombrable. La nuée était pour lui l’ombre adaptée et, toute la nuit, une lueur de feu précédait. Abandonnez tout et cheminez sur ses traces ; écoutez ce qu’il vous dit et il accomplira toutes vos bonnes volontés.