2 Rois 2, 1-15

L’ascension d’Elie

Romanos le Mélode

Hymne 7 sur Elie, n° 30-33

 

 

        Un long temps s’écoula. Devant la perversité des hommes, Elie s’apprêtait à rendre le châtiment plus lourd encore. A cette vue, le Compatissant répondit au prophète : Je sais ton zèle pour la justice, je connais ton intention, mais moi j’ai compassion des pécheurs, quand ils sont punis sans mesure. Tu t’irrites contre quelqu’un d’irréprochable, tu ne peux supporter leur conduite. Mais moi, je ne peux supporter qu’un seul se perde, car je suis le seul ami des hommes.

       Par la suite, constatant l’intransigeance du prophète à l’égard des hommes, le Maître s’inquiéta de la survie de leur race ; il éloigna donc Elie de leurs demeures en lui disant : Eloigne-toi, ami, du séjour des hommes. C’est moi qui, dans ma compassion, descendrai chez eux en me faisant homme. Quitte donc la terre et monte, puisque tu ne peux supporter les péchés des hommes. Moi qui habite les cieux, je vivrai au milieu des pécheurs, je les arracherai à leur fautes, moi, le seul ami des hommes.

          Je l’ai déjà dit : Prophète, si tu ne peux habiter avec les hommes coupables, viens jusqu’ici, habite le domaine immaculé de mes amis. Moi, je vais descendre, car je peux prendre sur mes épaules la brebis égarée et la ramener, en criant à ceux qui chancellent : Accourez tous, pécheurs, venez à moi et reposez-vous. Car moi, je suis venu, non pour châtier ceux que j’ai créés, mais pour arracher les pécheurs à l’impiété, moi, le seul ami des hommes.

           Voici donc Elie s’éloignant dans les hauteurs : il se montrait comme le type des réalités à venir. Car le Tischbite, dit l’Ecriture, fut enlevé sur un char de feu ; alors que le Christ, lui, fut enlevé parmi les nuées et les puissances. Du ciel, le premier envoya à Elisée sa peau de mouton ; le Christ envoya à ses apôtres le Paraclet, le saint que nous, les baptisés, avons tous reçu et par lequel nous sommes sanctifiés, comme l’enseigne à tous le seul ami des hommes.