Ephésiens 1, 1-14 ou Ephésiens 1,16 – 2,10

Marie et l’Eglise

Vatican II

Lumen Gentium, n° 63 et 65

       

la bienheureuse Vierge, de par le don et la charge de sa maternité qui l’unissent à son Fils, le Rédempteur, et de par les grâces et les fonctions singulières qui sont siennes, se trouve également en intime union avec l’Eglise : de l’Eglise selon l’enseignement de saint Ambroise, la Mère de Dieu est le modèle dans l’ordre de la foi, de la charité et de la parfaite union au Christ. En effet, dans le mystère de l’Eglise, qui reçoit elle aussi,à juste titre, le nom de Mère et de Vierge, la bienheureuse Vierge Marie occupe la première place, offrant, à un titre éminent et singulier, le modèle de la Vierge et de la Mère : c’est dans sa foi et son obéissance qu’elle a engendré sur la terre le Fils du Père, sans connaître d’homme, enveloppée par l’Esprit-Saint, comme une nouvelle Eve qui donne, non à l’antique serpent, mais au messager de Dieu, une foi que nul doute n’altère. Elle engendra son Fils, dont Dieu a fait le premier né parmi beaucoup de frères, c’est-à-dire parmi les croyants, à la naissance et à l’éducation desquels elle apporte la coopération de son amour maternel.

Cependant, si l’Eglise en la personne de la bienheureuse Vierge Marie, atteint déjà à la perfection qui la fait sans tache ni ride, les fidèles du Christ, eux, sont encore tendus dans leur effort pour croître en sainteté  par la victoire sur le péché : c’est pourquoi ils lèvent les yeux vers Marie comme modèle des vertus qui rayonne sur toute la communauté des élus. En se recueillant avec piété dans la pensée de Marie, qu’elle contemple dans la lumière du Verbe fait homme, l’Eglise pénètre avec respect plus avant dans la mystère suprême de l’Incarnation et devient sans cesse plus conforme à son Epoux. Intimement présente, en effet, à l’histoire du salut, Marie rassemble et reflète en elle-même, d’une certaine façon, les requêtes suprêmes de la foi et elle appelle les fidèles à son Fils et à son sacrifice, ainsi qu’à l’amour du Père, lorsqu’elle est l’objet de la prédication et de la vénération. L’Eglise, à son tour, recherchant la gloire du Christ, se fait de plus en plus semblable à son grand modèle en progressant continuellement dans la foi, l’espérance et la charité, en recherchant et accomplissant et tout la divine volonté. C’est pourquoi, dans l’exercice de son apostolat, l’Eglise regarde à juste titre vers celle qui engendra le Christ, conçu du Saint-Esprit et né de la Vierge précisément afin de naître et de grandir aussi par l’Eglise dans le cœur des fidèles. La Vierge a été, par sa vie, le modèle de cet amour maternel dont doivent être animés tous ceux qui, associés à la mission apostolique de l4eglise, travaillent à la régénération des hommes.