Ephésiens  1, 15-23

« Tous réunis en Christ »

Saint Jean-Chrysostome

Troisième homélie sur la lettre aux Ephésiens, OC 18, p. 193s

 

          Frères, voyez-vous la suréminente grandeur de la divine puissance en ceux qui croient ? Voyez-vous l’espérance que la vocation nous donne ? Soyons plein de respect pour notre tête, comprenons de quelle tête nous sommes le corps. En vertu de ce rapprochement, nous devons être meilleurs que les anges, que les archanges eux-mêmes puisque nous avons un honneur auquel ils ne sauraient prétendre. « Dieu n’a pas pris la nature angélique, nous dit la lettre aux Hébreux, mais bien la race d’Abraham. » Ce n’est pas à une principauté, une puissance, une domination, une autre vertu céleste qu’il s’est unie, c’est à notre nature, et puis il l’a fait asseoir au-dessus de ces purs esprits. Et que dis-je? Il en a fait son vêtement ; et ce n’est pas encore assez, il a tout mis sous ses pieds. Combien de morts voulez-vous souffrir en échange, combien d’âmes exposer ? Mille, par exemple, ou même beaucoup plus ? Vous ne direz rien qui soit comparable à cela. Il a fait deux choses suprêmes : il est descendu au dernier degré de l’abaissement, il a placé l’homme au plus haut degré de la gloire. Paul dit en premier lieu que le Seigneur s’était profondément humilié ; il déclare ici le point sublime et capital. N’eussions-nous cependant reçu aucune distinction, que cela devait suffire. Il eût également suffi que nous eussions été traités de la sorte, sans que le Seigneur eût été mis à mort. Mais les deux choses étant accomplies, quelle est la parole qui ne succomberait, dans son plus vigoureux essor, à vouloir retracer de telles merveilles ? Lorsque je les repasse dans mon esprit, la résurrection ne m’apparaît plus aussi grande. Ces mots : « Le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ » ne regardent pas le Dieu Verbe.

          Respectons l’union que nous avons contractée , tremblons que quelqu’un ne soit détaché de ce corps, et ne se montre indigne de cette noblesse.