Éphésiens  2, 11-22

« Mais maintenant en Jésus-Christ, vous êtes proches »

Bienheureux Fra Angelico da Fiesole

France Catholique, n° 2671 du 18 décembre 1998

 

           Ami, il n’y a rien que je ne pourrai vous offrir que vous ne possédiez déjà, mais il y a beaucoup de choses que je ne puis donner et que vous pouvez prendre. Le ciel ne peut descendre jusqu’à nous, à moins que notre cœur n’y trouve aujourd’hui même son repos. Prenez donc le ciel. Il n’existe pas de paix dans l’avenir qui ne soit cachée dans ce court moment présent. Prenez donc la paix. L’obscurité du monde n’est qu’une ombre. Derrière elle, cependant à notre portée, se trouve la joie. Il y a dans cette obscurité une splendeur et une joie ineffables, si nous pouvions seulement les voir. Pour les voir, vous n’avez donc qu’à regarder. Je vous prie donc de regarder. La vie est généreuse, donatrice, mais nous qui jugeons ses dons d’après l’apparence extérieure, nous les rejetons, les trouvons laids, ou pesants, ou durs. Enlevons cette enveloppe, et nous trouverons au-dessous d’elle une vivante splendeur, tissé d’amour par la sagesse, avec d’abondants pouvoirs. Accueillez-la, saisissez-la, et vous toucherez la main de l’ange qui vous l’apporte.

          Dans chaque chose que nous appelons une épreuve, un chagrin ou un devoir, se trouve, croyez-moi, la main de l’ange ; le don est là ainsi que la merveille d’une présence adombrante. De même pour nos joies : elles aussi cachent des dons divins. La vie est tellement emplie de sens et de propos, tellement pleine de beautés en-dessous de son enveloppe, que vous vous percevrez que la lettre ne fait que recouvrir votre ciel. Courage donc pour le réclamer. C’est tout. Mais vous avez du courage, et vous savez que nous sommes ensemble des pèlerins qui, à travers des pays inconnus, se dirigent vers leur patrie. Ainsi, en ce jour qui vient, je vous salue, non pas exactement à la manière dont le monde vous envoie ses salutations, mais avec la prière : que pour vous, maintenant et à jamais le jour se lève et les ombres s’enfuient.