Amos 8, 1-14

La fin est arrivée pour mon peuple Israël

Saint Jérôme

Commentaire du prophète Amos, Livre 3, chapitre 8

 

            Ce que Jérémie voit sous l’apparence d’une branche de veilleur, c’est-à-dure d’amandier, parce qu’il a veillé sur les péchés de son peuple pour ne pas rester aveugle sur les fautes d’Israël, comme si ses yeux étaient complètement fermés, Amos ici le contemple également comme  l’image d’un crochet, dans un oracle dirigé contre Juda et contre Israël.

            Voici le sens de cette vision : « Comme on tire en bas avec un crochet les branches d’un arbre pour en cueillir les fruits, ainsi, moi, j’ai attiré le temps de la captivité, il est tout proche ». Pour bien nous assurer que telle est la véritable interprétation, Dieu nous donne aussitôt le sens de la vision montrée au prophète : La fin est venue pour mon peuple Israël. Et la phrase suivante : Désormais, je ne passerai plus par-dessus les fautes de mon peuple Israël, signifie que le Seigneur ne pardonnera plus les péchés de son peuple, il ne les oubliera plus, il ne permettra pas que ses crimes échappent à la punition. Nombreux seront les morts, et quand les habitants seront tués ou déportés, en tous lieux s’étendra le silence.

            C’est pour l’intermédiaire de Sennakérib et de Nabucodonosor que Dieu s’emparera de son peuple qui autrefois jouissait de la liberté et qu’avait sont ensuite ennobli l’observance de la Loi ; il le vaincra, le déportera, le fera périr.

           Nous donc, en constatant que Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, craignons d’avoir à souffrir un traitement semblable et disons au Seigneur : Ô Dieu, ne reste pas sans me répondre, sinon je ressemblerai à ceux qui descendent vers la tombe.

            Pour que l’imminence de la captivité ne nous ait pas été montrée en vain, les causes qui ont provoqué la colère de Dieu sont ensuite brièvement décrites. Le Seigneur l’a juré : Non, jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits !