Isaïe 7, 1-17

« Demande pour toi un signe au Seigneur ton Dieu »

Origène

Homélies sur Isaïe, PdF 25, p. 29s

         

            Ce signe qui se présente, c’est notre Seigneur, Jésus, le Christ. Voilà en effet le signe qu’il reçoit l’ordre de demander pour soi, dans les profondeurs ou dans les hauteurs. Dans les profondeurs, d’une part, parce que celui qui est descendu, c’est lui-même. Et, d’autre part, dans les hauteurs, parce que celui qui est monté au-dessus de tous les cieux, c’est encore Lui. Mais, notre Seigneur Jésus-Christ, ce signe qui se présente à moi dans les profondeurs ou dans les hauteurs, ne me sert de rien si je n’ai pas la clé de ce symbolisme de ces hauteurs et de ces profondeurs où il se trouve. Lorsque j’aurai cette clé à propos de Jésus-Christ, de ces profondeurs et de ces hauteurs, alors je percevrai ce signe selon le précepte du Seigneur. Je m’entendrai dire à moi qui aurait en quelque sorte en moi-même ces profondeurs et ces hauteurs : Ne dis pas dans ton cœur : qui monte au ciel ? Ce qui signifie en faire descendre le Christ ; ou : qui descend dans l’abîme ? Ce qui signifie faire remonter le Christ d’entre les morts. Près de toi est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur.

         Il est donc prescrit à nous tous de demander pour nous ce signe, pour que ce signe nous soit utile, que le Seigneur Dieu donne dans les profondeurs et dans les hauteurs.

          Pour qui sait, une observation intelligente fait comprendre que dans les profondeurs et dans les hauteurs ne présente pas une alternative où les deux possibilités s’excluent l’une l’autre. Ce qui est signifié, c’est que les deux sont possibles.

          Demande pour toi un signe venant du Seigneur, dans les profondeurs et dans les hauteurs. L’apôtre Paul dit, comme une promesse : De sorte que nous devenions capables de comprendre quelle est la profondeur et la hauteur, la longueur et la largeur. Et Achaz a dit : Je ne demanderai pas. Mais le peuple, lui, aujourd’hui encore, ne demande pas de signe,et c’est pour cela qu’il ne l’a pas, ce signe. Il livre combat au Seigneur, ce peuple qui ne reçoit pas notre Seigneur Jésus-Christ.

          Suit une autre question. Quand celui-ci dit : Je ne demanderai pas et je ne   tenterai pas le Seigneur, et qu’il estime que ce serait le tenter que de demander un signe, Dieu dit : Ecoutez donc, maison de David, est-ce trop peu pour vous de lasser les hommes, que vous lassiez aussi le Seigneur ?