Isaïe 20, 1-6

Jésus seul

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Poésies, n° 22, OC, p. 720

 

Mon cœur ardent veut se donner sans cesse,

il a besoin de prouver sa tendresse.

Ah ! Qui pourra comprendre mon amour ?

Quel cœur voudra me payer de retour ?

Mais, ce retour, en vain je le réclame,

Jésus, toi seul peut contenter mon âme,

rien ne saurait me charmer ici-bas,

le vrai bonheur ne s’y rencontre pas…

Ma seule paix, mon seul bonheur,

mon seul amour, c’est toi, Seigneur !…

Ô toi qui sus créer le cœur des mères,

Je trouve en toi le plus tendre des Pères !

Mon seul amour, Jésus, Verbe éternel,

Pour moi ton cœur est plus que maternel.

A chaque instant, tu me suis, tu me gardes ;

Quand je t’appelle, ah ! Jamais tu ne tardes,

Et si parfois tu sembles te cacher,

C’est toi qui viens m’aider à te chercher.

C’est à toi seul, Jésus, que je m’attache,

C’est en tes bras que j’accours et me cache.

Je veux t’aimer comme un petit enfant,

Je veux lutter comme un guerrier vaillant.

Comme un enfant plein de délicatesses,

Je veux, Seigneur, te combler de caresses

Et dans le champ de mon apostolat,

Comme un guerrier, je m’élance au combat !…

Je le sais bien, mes soupirs et mes larmes

Sont devant toi, tout rayonnants de charmes.

Les séraphins au Ciel forment ta cour,

Et cependant tu mendies mon amour !…

Tu veux mon cœur, Jésus, je te le donne,

Tous mes désirs, je te les abandonne,

Et ceux que j’aime, ô mon Epoux, mon Roi :

Je ne veux plus aimer que toi.