2 Rois 21, 1-18+23 – 22,1

Je te prie avec le roi Manassé, au moment de sa conversion

Nersès Snorhali

Je te prie par la voix de Manassé lui, le pécheur repenti. Il avait dressé l’idole aux quatre faces dans la maison sacrée ; il avait versé le sang du prophète Isaïe, en le sciant avec une scie comme du bois. Aussi avait-il reçu le salaire de sa méchanceté. Lié avec des chaînes de fer dans le bâtiment de la prison, il criait en pleurant le cœur consumé ; accablé de tristesse, il versait des larmes, il se lamentait et suppliait ; il se frappait la poitrine douloureusement.

Voici comment il priait :

« Créateur tout-puissant des êtres, Seigneur Dieu d’Abraham, d’Isaac ton serviteur, et de Jacob, cet ami de la sainteté, tu ne leur as pas imposé de pénitence, car ils n’étaient pas blessés par le péché. Mais à mes plaies, un baume doit être appliqué, car elles sont plus nombreuses que le sable de la mer. Je ne suis pas digne de lever les yeux vers le ciel, moi qui les ai fermés au bien et me suis recourbé vers ce bas monde, lié que je suis par mes péchés, comme par des fers. J’ai dressé, moi, l’idole du Mauvais, devant mes yeux, comme le type du vice. A présent, devant toi, je fléchis humblement les genoux, ceux du corps et ceux de l’âme.

Je te supplie de toute mon âme douloureuse. Avec mes lèvres, je dis : J’ai péché contre le ciel. Pardonne-moi, Seigneur ; pardonne, tant que je suis dans un corps, afin que je ne périsse pas à cause des péchés de mon âme. Que je ne sois pas jugé avec l’Homicide, ce Lucifer tombé en enfer. Mais plutôt, avec tes Anges, les Veilleurs, rends-moi digne de te glorifier éternellement ».