Apocalypse 1,4 … 3,21

Jésus le Christ, Créateur, puis Seigneur

Saint Cyrille de Jérusalem

Dixième Catéchèse baptismale, PdF 53-54, 2-5, p. 139s

 

Si quelqu’un veut honorer Dieu, qu’il se prosterne devant son Fils, sans quoi le Père n’accepte pas d’être adoré. Le Père, du haut du ciel, a fait entendre ces paroles : Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé en qui je me suis complu. Le Père s’est complu dans le Fils : si, toi, tu ne te complais pas en lui, tu n’auras pas la vie éternelle.

Ce Fils, on l’appelle porte ; mais que cette appellation ne te fasse pas croire qu’il est une porte de bois : il s’agit d’une porte raisonnable, vivante, qui trie les entrants. On l’appelle route, non une route qu’on foule aux pieds, mais une route qui conduit au Père des cieux. On l’appelle brebis, non une brebis sans raison, mais une brebis qui, par son sang précieux, purifie la terre de ses péchés, une brebis qui est conduite devant le tondeur et qui sait quand il faut se taire. Cette brebis est encore appelée berger, quand ce berger dit : Je suis le bon berger : brebis en raison de son humanité, pasteur en raison de la miséricorde de sa divinité. Il est aussi appelé lion, non pas un mangeur d’hommes, mais pour montrer par cette appellation le caractère royal, plein de force et d’assurance qui lui vient de sa personnalité. Il est appelé pierre, non cette pierre sans âme que taille la main de l’homme, mais la pierre angulaire : l’homme ne sera pas confondu, celui qui, sur elle, appuie sa foi.

Il est appelé Christ, un Christ qui ne doit pas son onction à des mains humaines, mais qui, de toute éternité, a reçu du Père son onction pour exercer en faveur des hommes le sacerdoce suprême. Il est appelé Fils de l’homme, non qu’il tienne son origine de la terre, comme chacun de nous, mais en tant qu’il doit venir sur les nuées pour juger les vivants et les morts. Il est appelé Seigneur, non improprement comme les seigneurs humains, mais bien parce qu’une seigneurie de nature et éternelle lui appartient. Il est appelé Jésus, fort à propos : cette appellation lui appartient, car il sauve en guérissant. Il est appelé Fils, non pas qu’une adoption l’ait élevé à ce titre, mais parce qu’il a été engendré selon la nature.

Notre Seigneur Jésus Christ est d’abord Créateur, ensuite Seigneur : il a d’abord tout créé par la volonté du Père, ensuite il exerce sa Seigneurie sur ce qui existe par lui.