Ezéchiel 18, 1-13 – 20-32

Que Te rendrai-je pour tous les biens que tu m’as donnés

Sainte Gertrude

Oeuvres Spirituelles : Les Exercices, SC 127, p.285s

 

Ô Amour, cette mort très salutaire, ce très cher partage, c’est Toi qui me les a acquis. Toi, tu as pour moi fait de si grandes et si belles choses que tu m’as obligée à ton service pour toujours. Que te rendrai-je pour tant et de si infinis bienfaits ? Quelles louanges et quelles actions de grâces pourrai-je t’offrir, quand bien même je m’y dépenserais mille fois ? Que suis-je moi, vile créature en comparaison de toi, ô mon abondante rédemption ? Donc, mon âme que tu as rachetée, je te l’offrirai tout entière, je te ferai hommage de l’amour de mon cœur. Oui, toi transfère ma vie en toi. Toi, emporte-moi tout entière en toi, et, m’enfermant en toi, fais que je ne sois qu’une même chose avec toi.

Ô Amour, ta divine ardeur m’a ouvert le Cœur très doux de mon Jésus. Ô Cœur, source de douceur. Ô Cœur débordant de bonté. Ô Cœur surabondant de charité. Ô Cœur qui distille la suavité en rosée. Ô Cœur rempli de miséricorde. De grâce, fais-moi mourir d’amour et de tendresse pour toi. Ô Cœur  très cher, je te prie d’absorber mon cœur tout entier en toi. Perle très chère de mon cœur, invite-moi à tes festins vivifiants. Verse-moi les vins de ta consolation, si indigne que j’en sois, afin que la ruine de mon esprit soit remplie de ta divine charité, et que l’abondance de ta charité supplée à la pauvreté et à la misère de mon âme.

Ô Amour, je t’en prie, ce Cœur, ce parfum si doux, cet encens si suave, cette hostie si noble : offre-le maintenant pour moi sur l’autel d’or où fut réconciliée la race humaine, pour suppléer à tous les jours durant lesquels j’ai vécu sans porter de fruit pour toi. Ô Amour, immerge mon esprit dans le fleuve de ce Cœur mellifique, ensevelissant dans les profondeurs de la divine miséricorde tout le poids de mon iniquité et de ma négligence. Rends-moi en Jésus une intelligence très lumineuse, une affection très pure, afin que, par toi, je possède un cœur étranger à tout ce qui est charnel, dégagé et libre, pour qu’à l’heure de la mort, conduite par toi, je restitue à Dieu un esprit immaculé.