1 Jean 1,1 – 2,3

Jacques et Jean, fils du tonnerre

Père Claude Flipo

Hommes et femmes du Nouveau Testament, 50 portraits bibliques, p.148s 

 

Ils avaient une folle audace, les deux frères Jacques et Jean, inspirée par leur attachement passionné à la personne de Jésus, et par leur volonté délibérée de le suivre jusqu’au bout pour servir son royaume. Mais cette noble intention en cachait une autre, inspirée, celle-là, par un désir d’excellence moins avouable. Certes, ils avaient du tempérament, eux que Jésus avait appelés les fils du tonnerre. Disciples de Jean Baptiste, ils s’étaient réjouis de l’entendre annoncer le Messie qui vient, plus fort que lui, baptiser dans l’Esprit et le feu. N’avaient-ils pas voulu faire tomber le feu du ciel, comme le prophète Elie l’avait fait sur un village de Samarie qui refusait d’accueillir le Maître ?

Mais cette fois, c’en était trop ! Leur ambition, sous couleur d’un noble service, suscite l’indignation des dix autres, et une leçon de Jésus dont ils se souviendraient. Les ayant tous appelés près de lui, Jésus leur dit : Vous le savez, ceux qu’on regarde comme chefs des nations leur font sentir leur pouvoir et les tiennent sous leur domination. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous. Au contraire, si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur. Et si quelqu’un veut être le premier, qu’il se fasse votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude.

Ce chemin d’humilité, Jésus allait le leur montrer dans sa passion. Mais auparavant, parvenu à Jérusalem, il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, au Mont des Oliviers, face au Temple, et il leur annonça la ruine du Temple, la haine dont ils seraient l’objet à cause de lui, et la force de l’Esprit Saint qui parlerait en eux pour témoigner jusqu’à la venue du Fils de l’homme dans sa gloire. Veillez, leur dit-il. Deux jours après, il emmena les trois au jardin des Oliviers pour qu’ils veillent avec lui dans la prière avant son arrestation, et qu’ils soient aussi témoins de son agonie. Mais Jésus les trouva en train de dormir, accablés.

Aussi bien, la coupe de Jésus, ils la boiront, en acceptant de le servir joyeusement dans la force de l’Esprit, par le chemin des humiliations et des mépris, puisque c’est par là que l’on parvient à l’humilité.