Isaïe 26, 7-21

Méditation sur les deux voies

Père Paul Auvray

Isaïe 1-39, p. 233s

 

Le texte d’Isaïe, que nous venons d’écouter, est apparemment un psaume, et un psaume de sagesse, c’est-à-dire qu’il commence comme une sorte de méditation sur les deux voies, quelque chose d’analogue au psaume 1.

D’abord la voie des justes est décrite en termes à peu près classiques, avec les parallélismes habituels : voie-sentier, justice-droiture, et avec des caractéristiques d’une religion très intérieure : l’âme-l’esprit, dans la nuit-au-dedans de moi. Seul le dernier vers oriente un peu vers l’extérieur : le juste souhaite la réalisation des jugements de Dieu, afin que le monde entier en tire un enseignement. C’est la transition vers le second volet de la description.

La présentation du méchant est plus subtile. On est arrêté dès le début par l’affirmation : Si l’on fait grâce au méchant, il n’apprend pas la justice ; une autre traduction possible semble meilleure : même s’il reçoit des grâces, il n’apprend pas. Ainsi se trouve soulignée l’opposition du méchant aux habitants de l’univers, et annoncé le contraste, clé de tout le développement, entre les motifs que le méchant aurait de se convertir et leur inefficacité devant sa perversion : il reçoit des grâces et n’apprend rien, il continue à faire le mal au milieu des honnêtes gens, même quand Dieu lui dévoile sa majesté.

Après la description de ces deux comportements opposés, voici la destinée de chacun : pour le juste, la paix ou le  bien-être ; Dieu intervient en sa faveur. Même si les justes ont d’autres maîtres, c’est à Dieu que va leur fidélité ; allusion, semble-t-il, à une époque de sujétion étrangère. Pour les autres, les méchants, aucun espoir de résurrection ; une seule perspective : destruction et châtiment.

Après cette méditation très générale, et de forme classique, l’auteur dirige sa réflexion vers une interprétation de l’histoire.