Genèse 11, 1-26

Saint Antoine

Père Placide Deseille

L’Evangile au désert, p. 27s

 

La vocation d’Antoine, par son caractère éminemment évangélique, a valeur d’exemple. Né d’une famille aisée, vers 250, mais orphelin dès l’âge de 18 ans, Antoine entend un jour lire à l’église l’appel du Christ au jeune homme riche : Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, puis viens et suis-moi. La parole de Dieu, proclamée dans la célébration liturgique, atteint Antoine comme une interpellation directe, personnelle du Seigneur. Il se met à l’école des ascètes du voisinage, puis s’enfonce toujours plus profondément dans le désert.

Chacun de ces fuites successives apparaît comme l’expression d’une conception essentiellement dynamique, progressive, de la vie monastique. Saint Athanase nous dit d’Antoine : Il ne pensait pas au temps écoulé, mais chaque jour, comme s’il débutait dans l’ascèse, il cherchait à progresser avec une ardeur nouvelle. Il se répétait souvent le mot de l’apôtre : Oubliant le chemin parcouru, je vais droit de l’avant.

Athanase, champion de la lutte contre l’arianisme, a fortement insisté sur le combat spirituel incessant qu’Antoine dut mener contre Satan, et sur les victoires que le Christ remportait en lui. Cette puissance victorieuse du Christ qui se manifestait à travers son serviteur n’était-elle pas une preuve éclatante de sa divinité ? C’est dans le même esprit qu’Athanase décrit le rayonnement charismatique d’Antoine, la beauté spirituelle qui émanait de sa personne transfigurée par la grâce et qui attirait autour de lui disciples et quémandeurs. Antoine mourut en 356 sur la montagne au pied de laquelle s’élève encore le monastère qui porte son nom.