Genèse 19, 1-17+23-29

De l’union des Bienheureux avec Dieu

Saint François de Sales

Traité de l’amour de Dieu, Livre III, chapitre 9, OC IV, p. 196s

 

Les Saints louent Dieu et Le glorifient éternellement, sans pause, ni rémission. Ils chantent un cantique perpétuel, sans se lasser, ni se reprendre.

Ils bénissent Dieu avec une joie et une complaisance remplie d’une douceur incomparable.

Ils s’excitent et se provoquent les uns les autres à toujours Le magnifier, mais d’un désir doux et tranquille qui les rassasie pleinement.

Ils louent Dieu en Lui-même, de ce qu’Il est Dieu, des biens dont ils ont une parfaite contemplation. Ils Le louent de ce qu’Il les a faits saints, reconnaissant que leur sainteté procède de Lui : ils Lui en rapportent toute la gloire.

Puis ils se félicitent les uns les autres de ce qu’ils sont bienheureux, de ce que Dieu les a sanctifiés, prenant un singulier plaisir à voir comment Il leur a fait sentir les effets de son infinie miséricorde.

Or les saints nous aiment souverainement ; ils désirent que nous fassions, sur terre, ce qu’ils font là-haut dans le ciel : que nous louions Dieu incessamment.

Mais il savent bien, qu’à cause de notre infirmité, nous ne pouvons le faire, car, bien que les louanges que nous donnons à Dieu doivent être continuelles, néanmoins, ce sera toujours avec quelques pauses. Car il n’y a pas d’homme, pour saint qu’il soit, qui ose dire qu’il a sa volonté si unie à celle de Dieu qu’il n’en peut plus en être séparé ou distrait un seul moment.

Et nous, en correspondant à ce désir des bienheureux, nous devons encore bénir Dieu en eux. La Sainte Eglise, en fait de même quand elle célèbre leur fête : elle loue Dieu avec eux. Car qui voudrait célébrer la fête des Saints à leur honneur, et non à celui de Dieu, ne ferait rien d’agréable ni à Dieu, ni aux Saints.