Genèse 17, 1-27

L’innombrable descendance d’Abraham

Cardinal Jean Daniélou

Le mystère de l’Avent, p. 35s

 

L’objet de la promesse faite à Abraham, c’est le mystère du salut des nations : Toutes les familles de la terre seront bénies en toi, lui dit Dieu. Ce qui est extraordinaire ici, c’est que, dès ce premier commencement de l’Histoire Sainte, son terme lui soit déjà présenté. Ce terme qui est celui de la création tout entière, c’est déjà lui qui est présenté à Abraham. Certes, il se déploiera à travers une longue suite de siècles, à travers les grandes œuvres de Dieu dans la triple histoire d’Israël, de Jésus, de l’Eglise.

Mais cette triple histoire est déjà l’objet de la foi d’Abraham : il lui est demandé de croire qu’il sera le père d’une grande nation, alors que sa femme Sara est stérile ; de croire que, par sa descendance, c’est-à-dire par un de ses descendants, la bénédiction de Dieu s’étendra sur l’humanité, et c’est l’annonce que le Messie sera son descendant : Abraham a tressailli de joie parce qu’il devait voir mon jour, dira de lui Jésus ; de croire enfin que toutes les familles de la terre seront sauvés, et c’est l’édification de l’Eglise. Dès l’origine, ce qui est l’objet de la promesse et l’objet de la foi, c’est donc le salut des nations.

Ainsi l’attente d’Abraham est déjà le commencement de la nôtre. Et comme il a cru, seul dans un monde entièrement païen, au salut de toutes les nations, ainsi, persévérant dans sa foi, en dépit des apparences contraires, devons-nous continuer à attendre, dans l’Avent de l’Eglise, le rassemblement de toutes les nations en Celui qui a pris chair dans une fille d’Abraham.