Luc 5, 1-11

Jésus et Pierre lors de la pêche miraculeuse

Charles L’Eplattenier

Lecture de l’Evangile de Luc, p. 69s

 

Quand Jésus eut fini de parler à la foule, le petit dialogue entre Jésus est Pierre est significatif : le parole de Jésus s’impose comme compétente dans un domaine qui apparemment n’est pas le sien. Au professionnel qu’est Simon, l’ordre de Jésus peut paraître absurde. Mais l’obéissance de Simon-Pierre à cet ordre est dans le droit fil de celle de bien des personnages bibliques, à commencer par Abraham. Elle illustre ce qu’est l’acte de croire ! Relevons que Simon manifeste une confiance totale dans la parole du Maître, et la traduit immédiatement en acte.

La pêche miraculeuse provoque chez lui une réaction d’effroi, comme celle des témoins du premier exorcisme  de Jésus (c’est le même mot qui est employé), mais au lieu de se traduire en questionnement stupéfait qui ne débouche pas, elle entraîne chez Simon, qui reçoit sans explication, ici seulement chez saint Luc, son surnom de Pierre, une confession de son être-pécheur très impressionnante, et, par son geste d’abaissement, Il tombe aux genoux de Jésus, et par la formulation de sa requête, Va t’en loin de moi, qui reprend l’exorcisme du miracle mentionné précédemment, Eloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. Pierre prend conscience qu’il est impossible de conjoindre Jésus le Saint à l’impureté que constitue son péché. On songe à la réaction d’Isaïe devant la vision du trône de Dieu et la proclamation de sa sainteté.

Il est étonnant qu’à ce cri ne réponde pas une déclaration explicite de pardon ; elle est implicite dans le Ne crains pas qui introduit la communication du programme de vie nouvelle que Jésus a décidé pour Simon : A partir de maintenant, ce sont des hommes que tu captureras. Cette concision étonnante souligne encore l’autorité souveraine de la parole de Jésus. Simon et ses deux compagnons Jacques et Jean, ramenant les barques à terre, laissant tout le suivirent. Voici introduite l’expression consacrée pour désigner la condition de disciple, même si ce mot n’est pas encore prononcé.