Ephésiens 4, 1-24

L’élévation de Jésus

Père Louis Barlet et Chantal Guillermain

Le Beau Christ en Actes, p. 23s 

 

Quand il eut dit cela, Jésus fut élevé et une nuée le déroba à leurs yeux. Le texte ne s’étend pas en description, il parle d’élévation ; ailleurs, Luc a employé le mot enlèvement (9,51) qui rappelle Elie, le prophète ; mais ici, il n’y a ni char, ni feu, ni tourbillon de tempête. L’image modeste n’évoque aucune entrée triomphale, et la nuée qui l’accompagne voile ce passage. Cependant cette image est parlante, dans la discrétion même qui rappelle la résurrection. Résurrection et Ascension disent le passage de Jésus dans le monde de Dieu, le ciel, son entrée dans la condition divine.

Cette condition divine et cette situation céleste rendent possible à Jésus d’être vivant pour tous et présent à tous. En effet, c’est parce que le soleil est au ciel qu’il éclaire toute la terre. C’est pourquoi, en reprenant le psaume qui dit que rien n’échappe à l’ardeur du soleil, on peut affirmer que rien, désormais, n’échappe à l’ardeur de la présence de Jésus. Présence nouvelle que sa Pâque, avec ses deux versants de Résurrection et Ascension, rend possible.

Le ciel n’est pas refermé sur Jésus ; deux hommes en vêtements blancs maintiennent la communication avec la terre des hommes. De ces messagers célestes, on connaît le rôle : révéler l’inconcevable, annoncer ce que l’homme ne peut ni découvrir, ni comprendre par lui-même. Si on met en perspective les messages des anges, dans le troisième évangile, on voit que, de la conception de Jésus à l’Ascension, en passant par sa naissance et sa résurrection, tous annoncent l’inattendu, l’inouï ; ils parlent de Jésus avec ses différents titres divins (Christ, Seigneur, le Saint, le Vivant) ; ils envoient reconnaître Jésus, le contempler là où, spontanément, les hommes ne seraient pas allés chercher le Fils de Dieu.

Ce Jésus, il viendra de la même manière… Les disciples ont vu Jésus entrer dans sa gloire. Ici, les anges n’annoncent pas le retour de Celui qui serait parti, ils révèlent la manifestation, l’épiphanie de celui qui reste caché, enfoui en la personne de ses témoins. Une gloire que ne dément pas l’effacement.