Actes des Apôtres 21, 27-39

L’arrestation de Paul

Père Divo Barsotti

Les Actes des Apôtres, p. 451s 

 

La haine se déchaîne contre Paul précisément quand on le voit dans le Temple. Il s’en faut de peu qu’il finisse comme Etienne.  En fait on tente de le lyncher.

Si Paul avait été plus fidèle à ses propres idées, il ne serait pas allé au Temple, il n’aurait probablement pas provoqué de telles secousses ; mais il s’était mis de lui-même dans les mains des Juifs en pénétrant exactement au cœur du Judaïsme, dans le Temple où étaient les prêtres, les notables de ce Judaïsme qui voit en Paul son pire ennemi. Ils pensent même que Paul a voulu provoquer leur fureur en souillant et en profanant le Temple, qu’il y est entré avec des païens incirconcis. Il est à peine entré, que leur colère se déchaîne contre lui. Immédiatement, on crie, et on le traîne dehors pour le tuer. On ne peut tuer dans le Temple, car ce serait le profaner ; c’est pourquoi on le traîne au-dehors, afin de le lapider sans donner de temps à la garde des soldats romains d’intervenir et de le sauver.

La haine enflamme toute la ville : tous s’emparent de Paul, lui donnent la bastonnade, et ils vont le tuer, quand le tribun arrive avec les soldats qui se précipitent sur les émeutiers et arrachent Paul de leurs mains. Seule l’intervention du tribun, arrivant juste à temps, sauve Paul de la mort. Déjà, nous sommes à la veille du siège de Jérusalem, dans une atmosphère de continuelle agitation des sicaires. Dès qu’ils voient le tribun, les Juifs cessent de frapper Paul. Arrêté, le tribun demande à Paul qui il est et ce qu’il a fait. La scène est bien décrite, et a tous les caractères d’un témoignage direct. Les soldats emportent Paul sur leurs épaules pour le soustraire à la violence de la foule. Paul ne perd pas sa maîtrise de soi, et demande de pouvoir parler. Le tribun s’aperçoit que Paul n’est pas un criminel, qu’il n’a même rien de vulgaire ; il lui fait confiance et lui permet de parler à la foule qui vocifère. Paul domine la situation, la foule et la cohorte, sa main levée, deux doigts repliés dans le geste de l’orateur qui demande le silence : il parle.