Zacharie 8, 1-17+20-23

Ils seront mon peuple, je serai leur Dieu dans la fidélité et la justice

Père Albert Gelin

Fidélité de Dieu, fidélité à Dieu, BVC 15 (1956), p. 44s

 

L’Ancien Testament s’interroge moins sur la nature de Dieu que sur son action ; aussi est-il bien évident que la stabilité de Dieu dans son attachement à Israël colore toute son activité de partenaire. Ses promesses aux patriarches sont solides, les annonces faites en son nom sont solides, les articles de la Torah sont solides, l’élection du Messie-prophète est solide. Le psaume 89, écrit à un moment où la lignée royale semble avoir sombré, contient un oracle divin où le mot fidélité revient comme un leitmotiv : Dieu ne faiblira pas dans sa fidélité, la lignée sera aussi stable que la lune, témoin fidèle dans la nue. 

A cette fidélité de Dieu doit correspondre celle de l’homme. Le comportement divin est normatif, le partenaire doit s’aligner sur le modèle divin. Déjà l’Ancien Testament épelle le Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. On ne sera pas étonné que l’Ancien Testament ait chanté la fidélité de ses héros vis-à-vis de leur Dieu ; il esquisse la suite de ses héros spirituels que célébrera u jour le chapitre 11 de la lettre aux Hébreux.

L’Ancien Testament ne manque donc pas d’exprimer la condition de la fidélité. Le thème de la faiblesse humaine y est souvent traité. Israël ne trouve pas en lui-même la source de sa fidélité morale, le secret de sa consistance. Il ne peut s’en glorifier comme d’un avoir. La critique de l’auto-glorification n’est point ramassée et fulgurante comme chez saint Paul, elle n’en court pas moins au long des pages des prophètes : Israël n’a pas lieu de compter sur soi-même. La grâce est intérieure à sa fidélité : Je te fiancerai dans la fidélité, et tu connaîtras Dieu. On t’appellera Cité fidèle… La fidélité germera de la terre. 

Ces promesses sont messianiques : elles expriment le rêve et la certitude d’une reprise de l’homme par Dieu, quand Dieu voudra. Elles impliquent aussi une prise de conscience de la pauvreté des fidélités humaines et la confiance éperdue en Celui sur qui on peut d’appuyer parce que, Lui, Il est fidèle.