Aggée 1,1 – 2,10

Les prophètes de la restauration

Jacques Chopineau

Le Monde de la Bible, n° 13, 1980, p. 11s

 

Le Temple est le signe visible du lien particulier qui unit, en dépit de tout, Dieu et le peuple de la promesse. Toute restauration du peuple comporte une restauration du sanctuaire central de Jérusalem : Il arrivera dans la suite des temps que la montagne de la maison de Dieu sera fondée au sommet des montagnes, et que les peuples y afflueront. 

Ce texte d’Isaïe, que l’on retrouve chez Michée, ne se comprend bien que dans une perspective marquée par le retour des exilés dans un pays où tout est à reconstruire à partir de son centre. Mais quel centre ? Il ne peut s’agir d’un centre comparable à la Jérusalem pré-exilique. Il n’existe plus désormais, ni monarchie, ni indépendance nationale, ni même indépendance économique et culturelle. Le centre de la vie de la province de Juda sera le Temple et, autour de lui, le domaine du Temple. 

Dans ce cadre, les prophètes de la Restauration, Aggée et Zacharie, sont aussi les prophètes de la consolation. La reconstruction du Temple manifeste que Dieu renouvelle son choix de Jérusalem et fait retour au milieu de son peuple : Ainsi parle le Seigneur des armées : je retourne à Sion, et je veux habiter au milieu de Jérusalem. Jérusalem sera appelée : ville fidèle, et la montagne du Dieu des armées, Montagne Sainte.

On trouve dans les oracles de Zacharie cette annonce que, parmi les initiatives de Dieu en vue de restaurer le peuple, figure en bonne place la reconstruction du Temple.

C’est le Temple, le nouveau Temple, qui est en fait le seul centre de la nouvelle communauté. Lorsque Dieu reviendra habiter au milieu de son peuple, Jérusalem sera devenue centre du monde, beaucoup de nations étant devenues peuple de Dieu.

Désormais, le Temple prend d’autant plus de place après l’exil qu’il devient le fondement quasi unique de toute vie religieuse et sociale. Rien d’étonnant à ce qu’il soit pour Aggée et Zacharie au centre de leur prédication.