Zacharie 1,1 – 2,4

« Revenez à moi, et je reviendrai vers vous »

Saint Augustin

Discours sur le psaume 89, tome II, p. 157s

 

Il dit et tout fut fait, il commanda et tout fut créé. Une forme fut donnée à la terre afin qu’en fut tiré le corps de l’homme. Telle est l’expression dont se sert l’Ecriture : Dieu figura ou forma l’homme du limon de la terre. Ainsi donc, ô mon Dieu, tu es, tu existes avant que tout ce qu’il y a de grand et de relevé fut fait ; qu’y a-t-il, en effet, de plus grand qu’une créature céleste et raisonnable. Tu es avant que la terre soit formée, avant qu’il y eut quelqu’un sur la terre qui pût Te connaître et Te louer. Tu es avant tous les siècles. Aussi est-il dit : Je suis Celui qui suis ; Celui qui est m’a envoyé vers vous. Telle est l’éternité qui est devenue pour nous un refuge, afin que nous ayons recours à elle dans cette mobilité du temps et que nous y demeurions.


Mais parce que durant notre séjour ici-bas nous sommes environnés de tentations nombreuses et dangereuses, et que nous ayons à redouter qu’elles ne nous éloignent de ce refuge, voyons ce que l’homme de Dieu lui demande dans sa prière : Ne jette pas l’homme dans sa bassesse. C’est-à-dire qu’il ne se détourne pas des biens sublimes et éternels que Dieu lui promet, pour désirer les biens temporels et céder à des goûts terrestres. Dès lors, il demande à Dieu ce que Dieu veut qu’on lui demande. Car c’est ainsi que nous disons dans la prière : Ne nous laisse pas induire dans la tentation. Il ajoute encore : Convertissez-vous, enfants des hommes. Comme s’il disait : Je vous demande ce que vous avez ordonné, alors il rend gloire à sa grâce, afin que tout homme qui se glorifie se glorifie en Dieu, sans le secours duquel nous ne pouvons pas par le seul arbitre de notre volonté surmonter les tentations de cette vie. Tu nous dis : Revenez à moi et je reviendrai à vous, et encore : Convertissez-vous, enfants des hommes. Seigneur, donne-nous ce que tu commandes, en écoutant notre prière et en soutenant la foi de celui qui veut agir.