Joël 4, 9-21

Saint Jean-Marie Vianney

Pape Benoît XVI

Audience générale du 5 août 2009, https://vatican

 

Le saint curé d’Ars manifesta toujours une très haute considération du don reçu lors de son ordination presbytérale. Il affirmait : Oh ! Quelle grande chose que le sacerdoce. On ne le comprendra bien qu’une fois au ciel. Si on le comprenait sur la terre, on mourrait, non d’effroi, mais d’amour ! Son existence fut une catéchèse vivante qui trouvait une efficacité  toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer l’Eucharistie, s’arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal. 

Au centre de sa vie, il y avait donc l’Eucharistie, qu’il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l’accomplissement logique et naturel de l’apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ : Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable. En passant d’un même mouvement intérieur de l’autel au confessionnal, où il passait une grande partie de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le conseil persuasif, à faire découvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique.

Les méthodes pastorales de saint Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu adaptées aux conditions sociales  et culturelles actuelles. Comment en effet un prêtre d’aujourd’hui pourrait-il l’imiter, dans un monde qui a tant changé ?  S’il est vrai que les temps changent, et que de nombreux charismes sont typiques de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder de près, ce qui a rendu saint le curé d’Ars, a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l’avait appelé ; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des personnes, non en vertu de ses dons humains, ni en s’appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu’il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. Il fut amoureux du Christ, le vrai secret de son succès pastoral a été l’amour qu’il nourrissait pour le Mystère eucharistique annoncé, célébré et vécu.