Judith 6,1 – 7,5

L’imitation de Notre Seigneur selon saint Vincent de Paul

Père André Dodin

Saint Vincent de Paul et la charité, p. 127s

 

Une chose à laquelle vous devez faire une attention toute particulière, c’est d’avoir une grande dépendance de la conduite du Fils de Dieu ; je veux dire que, quand il vous faudra agir, vous fassiez cette réflexion : Cela est-il conforme aux maximes du Fils de Dieu ? Si vous trouvez que cela soit, dites : A la bonne heure, faisons ; si c’est le contraire, dites : Je n’en ferai rien.

De plus, quand il sera question de faire quelques bonnes œuvres, dites au Fils de Dieu : Seigneur, su tu étais à ma place, que ferais-tu ? Comment parlerais-tu au peuple ? Comment consolerais-tu ce malade d’esprit ou de corps ? 

Cette dépendance doit encore s’entendre à déférer beaucoup à ceux qui vous tiennent lieu de supérieurs ; croyez-moi, leur expérience et la grâce que Jésus-Christ, par sa bonté, leur communique, à raison de leur charge, leur a appris beaucoup de choses pour la conduite. Je vous dis cela pour vous porter à ne rien faire d’importance, ni rien entreprendre d’extraordinaire, sans en chercher leur avis ; ou, si la chose presse, que vous n’eussiez pas le temps d’attendre leur résolution, adressez-vous au supérieur le plus proche, lui demandant : Que feriez-vous dans une telle circonstance ? Nous avons une expérience et Dieu a béni la conduite de ceux qui ont fait ainsi, ou, au contraire, ceux qui ont fait autrement se sont engagés dans des affaires qui ne les ont pas seulement mis en peine, mais même qui les ont embarrassés. 

Suivez toujours la voie royale, cette grande route, où l’on marche sûrement et sans répréhension. Conformez-vous en toutes choses aux règles et aux saintes coutumes habituelles ; n’introduisez rien de nouveau par vous-même, regardez les avis donnés, n’en retranchez rien, n’en ajoutez rien. 

Vous êtes le sel de la terre, dit le Seigneur ; soyez comme lui, faites en sorte d’empêcher que la corruption ne se glisse dans le troupeau.