Sagesse 1, 1-15

La Sagesse qui aime les hommes

Père Gaston Brillet

365 méditations sur la Bible, tome 4, p. 98s

 

Aimez la justice et cherchez Dieu. Voilà ce que trouve à dire sur la vie ce sage d’une grande ouverture d’esprit et d’un beau talent, car, ajoute-t-il, Dieu se laisse trouver. Le problème de la vie est donc le problème de Dieu. Non des problèmes sur Dieu, où se sont égarés les hommes de tous les temps, mais le problème de trouver Dieu pour vivre selon Lui et de Lui.

Savoir que Dieu se laisse trouver, c’est déjà une grande lumière. Mais savoir qu’il faut aimer la justice, c’est la lumière sur la route. Aussi le sage y guide-t-il nos pas : horreur des pensées tortueuses, de la duplicité, des pensées sans intelligence. Tous ces mots signifient la même chose, et cette chose est la sincérité. Elle est la condition première et absolue, le commencement de tout, elle en sera d’ailleurs la suite et la fin.

On notera la phrase : L’esprit saint qui nous éduque fuit la duplicité. Tout y est remarquable, important et plein d’avenir. L’esprit-saint, première apparition de cette expression dans la Bible et dans l’histoire, ne désigne pas encore le Saint-Esprit, personne divine, mais cette expression désigne la Sagesse divine comme un souffle inspirateur et directeur des vies humaines ; et cet esprit éducateur…, voilà de belles graines d’idées !

D’ailleurs ne perdons pas ces idées : le sage nous apprend que la Sagesse est un esprit qui aime les hommes : nous allons de merveille en merveille. La sagess les aime en éducatrice ; elle ne tolère pas le mal. Tout n’est peut-être pas agréable pour tout le monde sous son autorité : Elle ne laissera pas impuni le blasphémateur. Car Dieu, au nom duquel et à la gloire duquel elle accomplit son beau travail dans sa belle profession d’enseignante, Dieu est un témoin.

Et maintenant, on va suivre de près cette idée. Dieu est témoin, car l’esprit du Seigneur remplit l’univers et lui qui tient toutes choses sait tout ce qui se dit, texte bien connu ceux prient avec le Veni Sancte Spiritus, texte où passe l’ombre de la doctrine stoïcienne du Logos.

Plus subtilement, le sage dira tout à l’heure : Une oreille jalouse écoute tout, même la rumeur des murmures ne lui échappe pas. C’est la grande leçon de la discipline des paroles. Il poursuit : Une bouche mensongère donne la mort à l’âme. Le mot de mort est prononcé ; le sage va parler d’elle, et gravement, mais dans la lumière.