Siracide 17, 15-32

Invitation à la pénitence

Pères H. Duesberg et I. Fransen

Les scribes inspirés, p. 665s

 

Pour l’homme qui pèche avec tant de facilité, il en va mal. Heureusement pour lui, si Dieu est juste avec rigueur, il est également miséricordieux, enclin à pardonner : Il y a en lui miséricorde et colère, mais sur les méchants demeure son courroux. Or chacun sait que n’est pas méchant tout qui pèche, et que le juste n’est pas absolument sans reproche. Seulement, il doit être prêt à s’en retourner vers son Dieu, à se convertir : Tourne-toi vers le Seigneur et quitte tes péchés ; implore sa face et diminue tes offenses ; reviens vers le Très-Haut, détourne-toi de l’injustice et hait vigoureusement ce qu’il hait ! Car qui louera le Très-Haut dans l’Hadès et, à la place des vivants, qui le confessent ? Pour le mort, comme s’il n’était rien, la confession est finie ; seul, celui qui a vie et santé, loue le Seigneur. La pensée est subtile : il importe qu’on se hâte de louer Dieu ici-bas, puisque, selon la doctrine commune, on ne peut que l’ignorer au Shéol. Etre intime avec lui est le vrai bonheur. Le temps est limité, profitons-en cette restriction de la religion au temps d’une vie humaine ne semble pas gêner le Siracide, alors qu’elle arrachait des protestations filiales aux psalmistes qui refusaient de s’y résigner. Il ajoute, suivant sa pensée : Qu’elle est grande la miséricorde du Seigneur, et son pardon pour tous ceux qui se convertissent. Car les mœurs de l’homme ne sont pas celles de Dieu, non plus que ses tendances ne sont celles des fils de l’homme. Quoi de plus lumineux que le soleil ? Et pourtant, il s’obscurcit ! Dieu passe en revue l’armée des hauteurs célestes, mais les hommes sont terre et cendre !

C’est pour eux une chance supplémentaire de se convertir, cette fragilité alliée à cette bassesse. L’armée incorruptible des cieux, immuable dans ses évolutions, si elle venait à errer, comment reviendrait-elle à son ordre primitif ? Celui qui vit éternellement a créé tout ensemble, seul le Seigneur est juste ! Qui peut dénombrer ses œuvres, qui sondera ses grandeurs ?