1 Maccabées 1, 1-25

Les événements

Christiane Saulnier

La crise maccabéenne, CE 42, p. 13s

 

Alexandre avait régné douze ans quand il mourut ; ses officiers prirent le pouvoir, chacun dans son gouvernement. Tous ceignirent le diadème après sa mort, et leurs fils après eux durant de longues années. Sur la terre ils firent foisonner le malheur. C’est par un tel raccourci que l’auteur du premier livre des Maccabées présente la naissance et le développement des empires hellénistiques ; jugement pessimiste, certes, formulé par un Juif nationaliste, qui cependant n’est pas totalement dénué de vérité. En effet, au début du II° siècle avant Jésus-Christ, la Méditerranée orientale  est dominée par des royaumes issus de l’expédition d’Alexandre. Après la mort prématurée du conquérant, ses généraux s’étaient âprement disputés sa succession, de sorte que trois grandes dynasties se partageaient l’Orient et la Grèce.

N’ayant d’autre légitimité que le droit de la lance, ces souverains gouvernaient des territoires dont les frontières étaient susceptibles d’être constamment remises en question par le sort des armes. Ainsi le monde hellénistique, dont l’unité culturelle était pourtant réelle et féconde, était-il voué à l’instabilité politique. Ce fait explique qu’au deuxième siècle, ces empires connaissent un déclin que le développement de la puissance romaine devait rendre irréversible. Rome, en effet, victorieuse d’Antiochos III en 189 avant Jésus-Christ, lui impose une contribution de guerre qui grèvera lourdement la trésorerie séleucide. A partir de ce moment, elle devait se poser en protectrice de la dynastie lagide, affaiblie par la médiocrité des souverains et les querelles de succession, de manière à s’opposer aux ambitions des Séleucides. C’est en cette période particulièrement troublée que se produit la révolte maccabéenne.

Petit canton intégré au monde hellénistique, la Judée bénéficie alors d’un statut politique qui reconnaît sa spécificité religieuse. Cette situation n’est cependant pas nouvelle et tient en grande partie à la manière dont s’est faite la restauration de l’entité judéenne à l’époque perse.