Ruth 4, 1-22

La bénédiction se transmit de génération en génération jusqu’au Messie

Saint Aphraate

Exposé 23, Du grain de raisin, n° 1 … 16

 

               Au commencement, le grain fut gardé en Adam, le premier-né de tous les hommes ; même après son péché, la semence des saints se conserva en lui, et la bénédiction se maintint en Seth et en toutes les générations issues de lui.

 

               Plus tard, lorsque toute chair eut corrompu son chemin sur la terre, la bénédiction fut gardée en Noé : aux yeux de Dieu, il était juste. La bénédiction se cacha alors dans une arche de bois, tandis que les impies, privés du fruit qui leur avait été enlevé, étaient exterminés par le déferlement de la colère divine. Lorsque Noé et ses fils sortirent de l’arche, la bénédiction fut confiée à Sem, le père des justes ; après le déluge, en effet, l’Esprit mit dans la bouche de Noé cette bénédiction sur  ses fils : Que Dieu mette Japhet au large et qu’il habite la tente de Sem. Cette bénédiction se transmit à travers dix générations, de Noé jusqu’à Abraham.

 

               Abraham engendra Isaac… Isaac engendra Jacob et Esaü… Isaac bénit son fils Jacob qui portait, caché en lui, la bénédiction des justes… Cette bénédiction se conserva ensuite en Juda, le fils de Jacob, avant son entrée en Egypte. Juda engendra Pharès et, quand Jacob et Juda descendirent en Egypte, la bénédiction fut gardée dans les reins de Pharès. Pharès engendra Esrom ; Esrom engendra Aram ; Aram  engendra Aminadab ; Aminadab engendra Naassone engendra Salmone et Salmone engendra Booz.

 

               C’est de Booz qu’est issue la lignée royale, de Booz et de Ruth la Moabite. En effet, Booz prit pour femme Ruth la Moabite, afin que Lot devînt participant de la bénédiction des justes ; car de la descendance de Ruth provient la souche de la maison de David : c’est de leur semence à tous les deux qu’est né le Roi Messie.

 

               Dieu ne méprisa pas la condition d’étranger de Lot, le neveu d’Abraham, sorti autrefois d’Harrane avec lui. Pour avoir accueilli des étrangers à l’exemple de son oncle Abraham, il reçut de Dieu, par l’intermédiaire de Ruth la Moabite, devenue la femme de Booz, une part de la bénédiction des justes.