Michée 7, 14-20

« Fais paître ton peuple »

Saint Augustin

Sermon 46, OC 16, chapitre XI, 25-26, p. 271s

 

               Les brebis, troupeau de ton héritage, se nourriront dans de fertiles pâturages sur les montagnes d’Israël. J’ai déjà dit ce que sont ces montagnes d’Israël, ces saintes montagnes vers lesquelles nous levons les yeux pour implorer le secours que nous en attendons. Mais notre secours vient du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. Aussi Dieu qui ne veut pas que nous placions notre espérance dans ces saintes montagnes, après avoir dit : Je conduirai moi-même mes brebis sur les montagnes d’Israël, pour vous détourner de mettre votre espoir dans ces montagnes, ajoute aussitôt : Je conduirai moi-même mes brebis. Levez les yeux vers les montagnes d’où viendra le secours ; mais écoutez celui qui vous dit : C’est moi qui ferai paître mes brebis, car votre secours vient du Seigneur qui a fait le ciel et la terre.

 

               Et je les ferai reposer, dit le Seigneur Dieu. Mais avant de les faire reposer, il les a guéris. Il dit en dernier lieu ce qu’il a fait tout d’abord. Voici ce que dit le Seigneur Dieu : je chercherai celles qui étaient perdues, je rappellerai celles qui étaient égarées, je panserai les plaies de celles qui étaient blessées, je fortifierai celles qui étaient abattues, et je conserverai celles qui étaient grasses et fortes. C’est ce que ne faisaient point les mauvais pasteurs, qui se paissaient eux-mêmes au lieu de paître leurs brebis. Le Seigneur ne dit point : J’établirai d’autres bons pasteurs qui accompliront ces devoirs, mais c’est moi-même, dit-il, qui me charge de ce soin ; je ne veux confier mes brebis à personne.

 

               Soyez donc sans inquiétude, frères, soyez tranquilles, brebis fidèles ; n’est-ce pas à nous seul de craindre comme s’il n’y avait plus de bon pasteur.