Jean 2, 1-11

Marie, la plus proche de Dieu

Mgr Pierre-Marie Théas

Homélies pour la fête de Notre-Dame de Lourdes, p. 87s

 

          Parmi les enfants des hommes, Marie est la seule en qui il n’y aura jamais une faute même légère, ni une quelconque imperfection, même furtive : depuis son entrée en ce monde, jusqu’à son Assomption, Marie n’est que lumière, transparence, beauté, pureté absolue.

          Conçue sans la tache originelle, Marie a été rachetée par préservation et son âme connaît, dès le premier instant, une plénitude de grâce et de sainteté, qui ira de progrès en progrès jusqu’à son départ de ce monde.

          Marie, dira le pape Pie IX, possède une telle plénitude d’innocence et de sainteté qu’on ne peut en imaginer une plus grande au-dessous de Dieu, et que personne, sauf Dieu lui-même, ne réussira à la comprendre.

          Pourquoi la fête de l’Annonciation a-t-elle été choisie par Notre-Dame pour se désigner par ces mots : Je suis l’Immaculée Conception ? Pour montrer le lien qui existe entre sa Conception Immaculée et sa maternité divine.

          C’est au jour de l’Annonciation, c’est après avoir dit : Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole, c’est à ce moment que le Verbe Eternel se fit chair dans le sein de la Vierge : c’est à ce moment-là que, par la vertu du Saint Esprit, Marie conçut virginalement son Fils Jésus, Sauveur du monde, c’est alors que Marie devint Mère de Dieu. C’est pour devenir Mère de Dieu que Marie a été Immaculée Conception.

          Mère de Dieu ! Il ne peut y avoir de titre comparable à celui-là et pour cause !

          La bienheureuse Vierge, en tant que Mère de Dieu, nous dit saint Thomas d’Aquin, tire de ce bien infini qui est Dieu une dignité en quelque sorte infinie et, de ce point de vue, rien de mieux que Marie ne saurait exister, comme il n’y a rien de mieux que Dieu même.

          Remarquons cependant qu’entre la transcendance du Créateur et Marie, la créature la plus sainte, il y a une distance immense : Marie est le chef-d’œuvre de Dieu. Mais sa sainteté unique, elle l’a reçue de la libéralité divine. Elle est comblée au-delà de toute imagination, mais elle n’est, en réalité, qu’un néant comblée ; Et devant l’incomparable beauté de l’Immaculée, il faut surtout louer Dieu et lui rendre grâce : c’est de Dieu que tout procède.