Hébreux 10, 26-39

Appel à la persévérance

Père Pierre Grelot

Une lecture de l’épître aux Hébreux, p. 102s

 

               Cette exhortation à la persévérance commence par le rappel d’une expérience récente : celle de la persécution subie pour la foi chrétienne. La lettre envoyée veut être un soutien pour ceux qui ont subi ce mauvais sort ; il ne semble pas que cette situation, qui causa bien des souffrances, soit terminée. C’est pourquoi l’auteur rappelle certains aspects essentiels de la foi chrétienne : le salut, apporté par le Christ, et communiqué par la foi en lui, est une richesse meilleure et plus durable que les biens terrestres spoliés. En conservant l’assurance dans leur foi, les fidèles peuvent compter une possession de biens qui constituera une rétribution plus juste et plus durable : qu’est-ce que les possessions terrestres à côté des biens éternels ? Pour l’instant, ce dont les persécutés ont besoin, c’est de la constance pour persévérer dans leur foi. L’auteur ouvre alors une perspective d’avenir : après avoir accompli la volonté de Dieu, les persécutés peuvent attendre avec confiance le bénéfice de la promesse.

               Quelle promesse ? Dans ce mot grec de ce terme, on y trouve accolés deux termes, l’un désigne l’acte de donner à titre de récompense, l’autre le salaire ou la récompense elle-même. Sans nommer la vie éternelle, l’auteur y songe certainement, car c’est l’objet de la promesse. Pour fonder cette perspective d’espérance, l’auteur fait appel à deux textes de l’Ecriture : il cite de librement et de mémoire une locution employée dans Isaïe (26,20), et deux formules empruntées au livre d’Habacuc (2,3-4), ce que l’on traduit ainsi : encore un peu de temps, très peu même. On voit que cette proximité de la récompense est au superlatif. Mais en quoi consistera cette récompense ?

               L’auteur cite un passage du livre des Nombres (2,3) pour noter l’arrivée de Celui qui vient, non point le juge, mais Dieu lui-même apportant la récompense ; vient ensuite la citation d’Habacuc (2,4a) qui inverse les deux membres de phrase pour annoncer que mon juste, par la foi,  vivra. C’est donc la vie avec Dieu qui constituera la récompense.