Matthieu 17, 1-9

Ecoutons-le

Saint Augustin

Sermon 79, 1, OC 15, p. 565s

 

          L’évangéliste Matthieu nous narre ce dimanche le grand spectacle que présenta la montagne lorsque Jésus, notre Seigneur, se manifesta à trois de ses disciples, Pierre, Jacques et Jean.

 

          Son visage resplendit comme le soleil : c’était pour indiquer l’éclatante lumière de l’Evangile. Ses vêtements devinrent blancs comme la neige : ce trait désigne la pureté de l’Eglise, à qui il a été dit par un prophète : Tes péchés fussent-ils comme de l’écarlate, je te blanchirais comme la neige. Elie et Moïse s’entretenaient avec Jésus : c’est que la Loi et les Prophètes rendent témoignage à la grâce évangélique, car Moïse représente la Loi et Elie les Prophètes.

 

          Pierre aurait voulu qu’on dressa trois tentes, une pour Moïse, une pour Elie, et une pour Jésus. Il aimait la solitude de la montagne et se sentait fatigué du tumulte des choses humaines. Mais eût-il demandé ces trois tentes, s’il eût connu déjà l’unité qui régnait entre la Loi, les Prophètes et l’Evangile ? Aussi la nuée descendue lui fait changer de sentiment. Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les enveloppa. La nuée ne fait qu’une tente : pourquoi Pierre, en voulais-tu trois ?

 

          Et du sein de la nuée : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dit une voix, en qui j’ai mis mes complaisances, écoutez-le. Ecoutez-le, quand Elie parle ; écoutez-le, quand Moïse parle. Que les Prophètes ou que la Loi parle, écoutez, car ils sont la voix de la Loi et la langue des Prophètes. Il s’est expliqué par eux, et quand il y a daigné, il s’est montré en personne. Ecoutez-le, écoutons-le. Figurez-vous que l’Evangile qu’on lisait était comme la nuée d’où se faisait entendre sa voix. Ecoutons-le. Faisons ce qu’il enseigne, espérons ce qu’il promet.