Hébreux 9, 11-28

Le Christ scelle la nouvelle Alliance par son sang

Père Albert Vanhoye

Le message de l’épître aux Hébreux, CE 19, p. 50s

         

          Le sacrifice du Christ est très différent des sacrifices antiques où l’on immolait des animaux. Ces rites étaient respectables et étaient des manifestations de générosité envers Dieu dans la mesure où les animaux avaient un prix et une valeur. Le sacrifice du Christ, en revanche, renverse complètement la situation et met fin, du même coup, à tout le système ancien des séparations rituelles. L’auteur ne répète pas ici la description de l’événement qu’il a faite au chapitre 5, mais il en exprime la signification et montre en quoi l’offrande du Christ a été différente des sacrifices anciens et les a surpassés.

          Il affirme d’un ton triomphal que le Christ a réalisé ce qu’aucun grand prêtre n’avait pu réaliser : Il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire. Il définit tout de suite les deux moyens qui ont permis au Christ d’y pénétrer. Ces moyens sont exactement parallèles à ceux qui viennent d’être mentionnés pour l’ancien culte : une voie d’accès et une offrande sacrificielle.

          La voie d’accès est une tente qui vient remplacer la première tente ; l’offrande sacrificielle consiste dans le propre sang du Christ qui vient remplacer le sang des boucs et des veaux, c’est-à-dire les sacrifices de l’Ancien Testament. En unissant étroitement la mention de la tente à celle du sang, l’auteur affirmant que le Christ, en traversant la tente est entré, par son sang, dans le sanctuaire. C’est en effet par son offrande à Dieu que l’humanité de Jésus a été transformée. Ce que les sacrifices anciens étaient foncièrement incapables d’effectuer, cette offrande l’a réalisé. Elle a rendu le Christ parfait, de sorte que son humanité est désormais la tente plus parfaite qui met en relation avec Dieu. On passe ainsi d’un culte rituel extérieur, séparé de la vie, à une offrande personnelle, totale, qui se réalise dans les événements dramatiques de l’existence même. Le Christ est en même temps le prêtre et la victime.