Deutéronome 31, 1-15+23

C’est toi, Josué, qui les mettra en possession de la Terre Promise

Cardinal Jean Daniélou

Sacramentum Futuri, p. 204s

 

          Le seul épisode de l’histoire de Josué qui tienne une place notable dans le Nouveau Testament, est celui de Rahab. Toutefois, nous trouvons la typologie de Josué amorcée dans la lettre aux Hébreux. L’auteur commente le verset du psaume 95 se rapportant à l’Exode et à l’entrée dans la Terre Promise, Je jurai dans ma colère ; ils n’entreront pas dans mon repos, ainsi : Si Josué les eut introduits dans le repos, David ne parlerait pas après cela d’un autre jour. Il reste donc un jour de repos réservé au peuple de Dieu (Hébreux 4,8-9). Que voyons-nous là : l’opposition entre Josué qui n’a pas introduit le peuple dans le véritable repos, et celui qui doit l’y introduire.

          Cette typologie de Josué apparait plus clairement encore dans la suite du texte de la lettre aux Hébreux (4,14) : Ainsi donc, nous avons en Jésus, le Fils de Dieu, un grand prêtre excellent qui a pénétré les cieux, demeurons ferme dans la profession de notre foi. Il est bien clair qu’il y a ici une opposition entre Josué qui n’est pas entré dans le repos, et Jésus qui a pénétré les cieux. Les événements de l’Ancien Testament n’apportent pas la réalité des promesses, ils en étaient seulement les figures : telle est la grande idée qui inspire la typologie de la lettre aux Hébreux. Ceci est vrai du grand prêtre, ce l’est aussi de Josué.

          Le Nouveau Testament ne nous donne ainsi qu’une indication sur la typologie de Josué : le Christ est figuré par Josué en tant qu’il introduit dans la véritable Terre Promise. Alors que Jésus le Christ fera revenir la dispersion du peuple et partagera la bonne Terre à chacun, non de la manière de Josué ce qui n’était qu’un héritage momentané, n’étant ni le Christ Dieu, ni le Fils de Dieu, lui, Jésus le Christ, au contraire, après le sainte Résurrection, nous donnera la vraie possession de la Terre Promise, car elle sera vie éternelle.