1 Jean 5, 13-21

La forme de l’effusion de l’Esprit Saint au jour de la pentecôte

Matta El-Maskîne

Prière, Esprit-Saint et Unité chrétienne, p. 94s

 

           Ce n’est pas sous forme de colombe, comme au Jourdain, qu’est descendu l’Esprit Saint sur les apôtres, pour leur donner le pouvoir de baptiser dans l’eau et l’Esprit, mais sous forme de langues qu’on eût dites de feu, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Nous nous trouvons donc, selon le symbolisme de l’Ecriture, devant un buisson embrasé de feu, ou encore, selon l’explication patristique de ce symbole, devant une nature divine unie à une nature humaine : la Tradition nous a appris à y avoir l’image prophétique de la naissance du Christ par la Vierge Marie.

          L’effusion de l’Esprit Saint, le jour de la Pentecôte, ne manifeste donc pas le don d’une force spirituelle impersonnelle, ou de charismes et de grâces distribués fortuitement. Il s’agit d’un fait bien plus grave : il y a là le signe mystérieux d’une union invisible entre une nature divine et une nature humaine. Et que serait cette nature divine, sinon précisément celle du Corps mystique du Christ, qu’il nous avait déjà enjoint de prendre et de manger pour nous unir à lui et demeurer en lui ? Il était impossible aux disciples de recevoir la nature divine sans le Christ. Il ne leur était possible de recevoir la nature divine que par le moyen de l’union au Corps du Christ. Le Corps divin est donc l’unique voie qui nous mène vers Dieu, et par laquelle Dieu vient vers nous : Ayons donc l’assurance voulue pour l’accès au sanctuaire par le sang de Jésus, par cette voie qu’il a inaugurée pour nous, récente et vivante, à travers de voile, c’est-à-dire sa chair.

          L’Incarnation divine a donc atteint le terme de sa réalisation le jour de la Pentecôte, quand ils se sont tous intégrés au Christ, la plénitude de Celui qui est rempli tout en tout. C’est donc en ce Corps divin, en qui habite corporellement toute la plénitude de la Divinité, que nous nous trouvons depuis la Pentecôte associés à sa plénitude.

          Le Christ s’est donc uni à l’Eglise et l’Eglise a reçu tout ce qui est au Christ. Il s’est accompli au Cénacle de la Pentecôte ce qui avait été commencé à Bethléem : le Christ est né à Bethléem pour que l’Eglise naisse au Cénacle.