2 Jean

Les conséquences de l’effusion de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte

Matta El-Maskîne

Prière, Esprit-Saint et Unité chrétienne, p. 96s

 

           Les conséquences de l’effusion de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte, dont la principale est le pouvoir qu’a l’Eglise de baptiser et de donner aux hommes une nouvelle nature créée dans le Christ, indiquent clairement que l’Eglise a reçu en ce jour la personne même du Christ, le Christ du Jourdain, le Christ baptiseur. C’est ainsi que s’est accompli l’oracle rapporté par Jean Baptiste le jour où il vit le Christ : Moi, je ne le connaissais pas, mais Celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, m’avait dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est Lui qui baptise dans l’Esprit Saint.

            Saint Augustin insiste sur cette idée : « Peut-être quelqu’un s’étonnera-t-il de ce que l’évangéliste ait dit : « Jésus baptisait plus de personnes que Jean », et qu’après ces paroles, « Jean baptisait », il ait ajouté : « Quoique Jésus ne baptisa pas par lui-même, mais par les disciples » ? Quoi donc ? Est-ce d’abord une assertion fausse, redressée ensuite par cette addition : « Quoique Jésus ne baptisât pas par lui-même, mais par ses disciples » ? Ou plutôt, est-il également vrai que Jésus baptisait, et ne baptisait pas ? Il baptisait parce qu’il purifiait les âmes, et il ne baptisait point parce qu’il ne répandait pas l’eau sur les corps. Les disciples prêtaient leur concours de leur ministère corporel ; pour lui, il les aidait de sa puissance. Comment, en effet, peut cesser de baptiser celui qui ne cesse pas de purifier, et dont l’évangéliste nous dit en répétant les paroles rapportées par Jean-Baptiste : « C’est celui-là qui baptise » ? Donc Jésus baptise encore et tant qu’il y aura des hommes pour recevoir le baptême, c’est Jésus qui le leur donnera ».

            « Le Seigneur, qui avait le pouvoir de baptiser, ne le donna à aucun de ses serviteurs, mais le garde pour lui seul, en sorte que tout homme baptisé par le ministère d’un serviteur ne puisse attribuer la grâce de son baptême à ce serviteur, mais uniquement au Maître ».

            « Le pouvoir de donner le baptême du Christ n’a été transmis par le Sauveur à aucun homme, tandis que la mission de le conférer en son nom a été confié par lui à ses serviteurs ; en d’autres termes, la propriété du baptême est restée au Christ, la mission de le donner en son nom est passée à ses serviteurs bons ou mauvais ».

            Voilà le mystère de la Pentecôte. Voilà ce qui s’est accompli en ce jour entre le Christ et son Eglise : le Christ s’est uni à l’Eglise par son Corps divin et l’Eglise en a reçu une nature nouvelle créée dans le Christ Jésus. L’Eglise a reçu la personne de Jésus, l’Oint de l’Esprit Saint, le Messie du Jourdain, le serviteur de Galilée, le prédicateur de Nazareth.

            Immédiatement après avoir reçu le Christ, l’Eglise s’est mise à baptiser. Ce n’était pas elle qui baptisait dans l’eau et l’Esprit, mais bien le Christ en personne, son Chef invisible. Depuis que le Christ a été oint par l’Esprit dans le Jourdain, en vue d’administrer le baptême, c’est toujours Lui qui baptise, jusqu’à ce jour et jusqu’à la fin des temps.